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INTERVIEW Le Liban, Gibran et Alexandre Najjar dans «Le Point»

L’hebdomadaire français « Le Point » consacre (dans son numéro du 12 octobre) une interview à Alexandre Najjar, à l’occasion de la publication par ce dernier des œuvres complètes de Gibran Khalil Gibran. L’avocat-écrivain, responsable du supplément littéraire de « L’Orient-Le Jour », y plaide aussi bien la cause du Liban que la réhabilitation de Gibran. Dans cette interview, Najjar affirme que, durant la guerre de juillet, il s’est souvent posé la question de savoir si le Liban était maudit. Il a d’ailleurs pensé à la prophétie d’Ézéchiel à propos de Tyr: «On n’entendra plus le son de tes cithares. Je ferai de toi un rocher nu», qu’il cite dans son dernier ouvrage, consacré à son père, Le silence du ténor. À la question de la responsabilité du Liban «qui a permis au Hezbollah de grandir en son sein», Najjar donne la réponse suivante: « Dire que l’État libanais a été “puni” parce qu’il n’a su désarmer le Hezbollah est une aberration, car le Liban a vécu pendant trente ans sous domination syrienne. C’est sous la tutelle syrienne, avec le soutien de l’Iran, que le Hezbollah a pu se financer, s’armer et prospérer, et c’est sous la tutelle syrienne qu’il est entré au Parlement libanais et a réussi à se créer une responsabilité. Moi je pose la question à la communauté internationale, notamment aux États-Unis: pourquoi avoir laissé à la Syrie les coudées franches et pourquoi jeter aujourd’hui la pierre à l’État libanais parce qu’il ne peut pas désarmer le Hezbollah? Éradiquer le Hezbollah est une illusion. Quant à cette guerre, elle n’a servi qu’à l’Iran et à la Syrie: en torpillant au Liban le processus de dialogue national amorcé entre les différentes communautés, en mettant Israël en difficulté et en donnant de nouvelles cartes pour négocier à ces deux pays confrontés à des dossiers brûlants, le nucléaire pour l’un, l’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri pour l’autre. Le Liban a-t-il quelque chose à voir là-dedans, à part son triste rôle d’échiquier?» Reprenant, également, la célèbre formule de Gibran: «Vous avez votre Liban, avec tous les conflits qui y sévissent; j’ai mon Liban, avec tous les rêves qui y vivent», Alexandre Najjar a expliqué que «Gibran a été prophète – sans mauvais jeux de mots – , en comprenant très tôt la complexité de la question libanaise et celle du monde arabe, qu’il a contribué à libérer. En cassant le classicisme qui étouffait les lettres arabes, d’abord. En militant contre le joug ottoman qui pesait sur le Liban, ensuite. Et en tentant, plus généralement, d’affranchir l’homme des chaînes qui peuvent le tirer vers le bas, que ce soit l’argent, la féodalité, l’intolérance ou les abus du clergé qui ont rendu Gibran anticlérical.» Réfutant les critiques qui disent que Gibran s’est inspiré d’Ainsi parla Zarathoustra, l’avocat a soutenu que «Gibran n’a ni l’emphase ni la prétention d’ériger ses idées en système, ni le nihilisme de Nietzsche.» Il l’a plutôt comparé à un «Victor Hugo libanais», avant de conclure par ces mots: «Défendre la culture libanaise me paraît une excellente forme de résistance au malheur.»
L’hebdomadaire français « Le Point » consacre (dans son numéro du 12 octobre) une interview à Alexandre Najjar, à l’occasion de la publication par ce dernier des œuvres complètes de Gibran Khalil Gibran. L’avocat-écrivain, responsable du supplément littéraire de « L’Orient-Le Jour », y plaide aussi bien la cause du Liban que la réhabilitation de Gibran.

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