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Actualités - interview

L’homme qui succédera à Kofi Annan prendra ses fonctions en janvier Ban Ki-moon à « L’Orient-Le Jour » : Je reste optimiste même si le conflit du P-O se prolonge New York, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Ban Ki-moon, a été nommé vendredi par l’Assemblée générale au poste de secrétaire général de l’ONU, succédant ainsi à Kofi Annan. Le Sud-Coréen, un chrétien de 62 ans, sera le huitième secrétaire général en poste à New York, et le deuxième asiatique depuis le Birman U Thant, qui est resté à la tête de l’ONU de 1961 à 1971. Il prêtera serment à la mi-décembre et assumera ses fonctions au 1er janvier, pour un mandat de cinq ans. Lors d’une séance plénière de l’Assemblée générale, le président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, l’ambassadeur du Japon Kenzo Oshima, a présenté la résolution 1715 du Conseil, qui recommandait à l’Assemblée la nomination de Ban Ki-moon. La présidente de l’Assemblée générale, Sheika Haya Rashed al-Khalifa, a ensuite soumis aux 192 États membres de l’ONU la résolution de l’Assemblée décidant de la nomination de Ban Ki-moon. Le texte a été adopté par acclamations. Selon la Charte des Nations unies, « le secrétaire général est nommé par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil ». Un fin diplomate, modeste et ouvert Qui est Ban Ki-moon ? «C’est un homme remarquablement attentif aux sensibilités des pays et des peuples de tous les continents », « un homme doué d’une vision réellement mondiale ». C’est ainsi que Kofi Annan a décrit son successeur. Ban Ki-moon saura-t-il garder son sens de l’humour et ne pas oublier de s’amuser dans l’accomplissement de sa tâche, comme le lui a conseillé le secrétaire général ? Car la tâche qui l’attend n’est pas une sinécure. « Il y a plus de 50 ans, le premier secrétaire général de l’ONU, Trygve Lie, a utilisé les mots suivants pour saluer son successeur, Dag Hammarskjöd : “Vous allez assumer la tâche la plus ingrate du monde” », a rappelé Kofi Annan. « Cela est peut-être vrai, mais je dirais que c’est aussi le meilleur métier du monde », a-t-il poursuivi. Modeste et « optimiste » ? « L’Asie est une région où la modestie est une vertu. Mais la modestie marque la façon d’être, non pas la vision ou le but à atteindre, » a estimé Ban Ki-moon, précisant que cela ne signifiait pas un manque d’engagement ou de leadership, mais plutôt « la détermination dans l’action pour faire avancer les choses sans trop de fanfare ». «C’est peut-être la clé du succès de l’Asie et, dans le futur, de l’ONU. D’ailleurs notre organisation est modeste dans ses moyens mais pas dans ses valeurs. Nous devrions être plus modestes dans nos mots mais pas dans nos performances. La véritable clé du succès de l’ONU n’est pas tant dans ce qu’elle promet mais dans ce qu’elle fait pour ceux qui en ont le plus besoin », a-t-il estimé, se déclarant « optimiste et plein d’espoir ». Sa vision de la diplomatie ? Fin diplomate, Ban Ki-moon a insisté, lors de sa première conférence de presse, sur « l’ouverture permanente au dialogue, même en cas de conflit militaire ». Il a aussi mis l’accent sur l’ouverture à la culture et à l’histoire des autres, pour faire face à l’extrémisme. « L’Asie aspire à assumer de grandes responsabilités » Dans un tonnerre d’applaudissements, Ban Ki-moon, qui a été invité à prendre place à la tribune, a prononcé son discours d’investiture en anglais et en français. Rendant tout d’abord hommage à son prédécesseur, qui a introduit l’organisation dans le XXIe siècle « de manière habile » et « défini un agenda ambitieux qui a rendu les Nations unies indispensables à la paix, à la prospérité et à la dignité humaine dans le monde », le secrétaire général nommé a aussi indiqué que « l’Asie est dynamique et diverse, elle aspire à assumer de grandes responsabilités pour le monde ». Ban Ki-moon a affirmé qu’il travaillerait « pour matérialiser notre responsabilité de protéger les membres les plus vulnérables de l’humanité et pour réduire pacifiquement les menaces à la sécurité internationale et à la stabilité régionale ». Ses priorités seront donc de faire face à l’extension des opérations de maintien de la paix, aux menaces posées par le terrorisme et à la prolifération des armes de destruction massive. Il a aussi souligné l’importance d’atteindre les objectifs du millénaire, de lutter contre le VIH/sida et la dégradation de l’environnement. La nécessité du respect des droits de l’homme a été mentionnée à plusieurs reprises dans son discours. S’exprimant ensuite en français, le Sud-Coréen a affirmé qu’il était « déterminé à gérer le secrétariat d’une manière ouverte et responsable ». Il a terminé son discours en rappelant à quel point l’ONU avait été importante pour la Corée du Sud et restait « le phare illuminant des jours meilleurs ». Première conférence de presse À l’issue de la cérémonie d’investiture qui s’est tenue à l’Assemblée générale, Ban Ki-moon a tenu sa première conférence de presse à l’ONU en tant que secrétaire général nommé. Il a présenté une ébauche de sa vision pour rétablir la confiance au niveau international, réformer le secrétariat et répondre aux crises les plus urgentes, des tâches auxquelles il s’attellera à partir du 1er janvier prochain. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur son « optimisme » concernant la crise au Moyen-Orient, Ban Ki-moon a rappelé que même si ce conflit perdurait depuis longtemps sans trouver de solution, cela ne l’empêchait pas de rester optimiste. C’est la meilleure façon d’imaginer de nouvelles solutions et d’aborder toutes les parties. « Il faut tout faire pour mettre en œuvre le plan du quartette », a-t-il affirmé. Sur le plan politique, il a exprimé sa préoccupation face au test nucléaire mené par la Corée du Nord au début de la semaine dernière. Il a souhaité que le Conseil de sécurité adopte une résolution ferme sur la question. Pour lui, il existe une différence fondamentale entre les essais de missiles du mois de juillet et le récent essai nucléaire. Il a aussi évoqué la question nucléaire iranienne, la crise humanitaire et politique au Darfour, ainsi que le Moyen-Orient et les conflits en Afrique.
Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Ban Ki-moon, a été nommé vendredi par l’Assemblée générale au poste de secrétaire général de l’ONU, succédant ainsi à Kofi Annan. Le Sud-Coréen, un chrétien de 62 ans, sera le huitième secrétaire général en poste à New York, et le deuxième asiatique depuis le Birman U Thant, qui est resté à la tête de l’ONU...