Caucase La Russie expulse une centaine de Géorgiens

La Russie a expulsé hier plus d’une centaine de Géorgiens qui se trouvaient, selon elle, en situation irrégulière, suscitant l’indignation des autorités géorgiennes qui parlent de « nettoyage ethnique ». Les tensions latentes entre la Russie et la Géorgie depuis l’arrivée au pouvoir, en 2003, du président prooccidental Mikhaïl Saakachvili se sont transformées en crise ouverte avec l’arrestation, le 27 septembre par les autorités géorgiennes, de quatre officiers russes accusés d’espionnage. Malgré leur libération, la Russie a suspendu toutes les liaisons postales et de transport avec la Géorgie, et décrété des sanctions économiques. Ces derniers jours, la police russe a interpellé plus d’une centaine de Géorgiens, qui ont été conduits dans un aéroport militaire à la périphérie de Moscou et placés dans un avion à destination de Tbilissi. Selon le ministère géorgien des Affaires étrangères, 136 Géorgiens au total ont été expulsés de Russie. « Ce que fait la Russie, ce n’est pas de la xénophobie, c’est un petit nettoyage ethnique », a déclaré à des journalistes le ministre géorgien des Affaires étrangères, Gela Bezhuachvili. « Je pense que Tbilissi sait ce qu’il doit faire pour que les relations reviennent à la normale », a déclaré pour sa part le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. De son côté, le président géorgien a affirmé qu’il ne cédera pas aux sanctions économiques et qu’il poursuivra sa politique prooccidentale. Les premiers résultats des élections municipales de jeudi semblent le conforter.