Hongrie Gyurcsany obtient la confiance du Parlement, 50 000 manifestants contre lui

L’opposition de droite en Hongrie a rassemblé quelque 50 000 personnes à Budapest hier pour demander le départ du Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany, à qui le Parlement a renouvelé sa confiance pour la poursuite du programme controversé de réformes économiques. La foule, parmi laquelle de nombreuses familles, s’était rassemblée dans le calme en soirée devant le Parlement place Kossuth ainsi que dans les rues adjacentes, arborant des drapeaux hongrois et scandant à intervalles réguliers « Gyurcsany, va-t-en ! ». Le chef de l’opposition de droite Viktor Orban avait appelé à cette manifestation après avoir exigé sans succès que le Parlement démette M. Gyurcsany. « Nous allons continuer à organiser des manifestations tous les jours entre 17h00 et 18h00 » jusqu’au départ du Premier ministre, a annoncé M. Orban à la tribune, sous les applaudissements de la foule. Le chef de l’opposition, qui ambitionnait de réunir vendredi à Budapest des centaines de milliers de personnes, a toutefois ajouté qu’il « ne demanderait pas d’élections législatives anticipées » afin « de ne pas menacer la stabilité du pays ». M. Gyurcsany et son gouvernement avaient dans l’après-midi recueilli au Parlement 207 voix contre 165 pour une question de confiance posée après la nette défaite de son camp lors d’élections locales dimanche. Il était assuré de remporter ce vote, la coalition sociale-libérale au pouvoir lui ayant réaffirmé son soutien « total » face aux appels pressants pour sa démission. M. Gyurcsany avait reconnu le 17 septembre avoir « menti » sur son programme d’austérité afin d’être réélu en avril dernier. Cet aveu avait provoqué deux semaines de manifestations et les pires émeutes en Hongrie depuis la fin du communisme en 1989.