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Assad abat encore mieux ses cartes

Dans sa dernière intervention, le président syrien, Bachar el-Assad, révèle les dessous de la campagne pour un changement de gouvernement au Liban. Il se demande en effet, par allusion au présent cabinet, « où se trouvent les bases derrière la formation d’un tribunal international ». Il soutient qu’il faut « attendre la fin de l’enquête (sur l’assassinat du président Hariri) et ensuite seulement, il est possible de voir si l’on a besoin de mettre sur pied un tel tribunal ». Il se demande de même pourquoi l’on est pressé, quelle en est la raison. Pour relever qu’il n’existe pas d’unanimité nationale au Liban, où la situation, selon lui, n’est pas stable. Après de tels propos, des sources politiques locales subodorent que c’est le chef de l’État syrien qui a poussé la Russie et la Chine à s’opposer au troisième article du statut du tribunal international. Cet article traite des crimes contre l’humanité, pour édicter que le tribunal a pouvoir sur les personnes qui ont commis ces sortes de crimes, sans qu’aucune immunité officielle ne puisse les protéger. De fait, les deux grandes puissances citées ont demandé la suppression de ces dispositions en affirmant, également, qu’il faut attendre la fin de l’enquête et la parution de l’acte d’accusation, sans anticiper la nature du crime et sans parler avant le parquet de crimes contre l’humanité. Par suite de quoi, l’adjoint juridique du secrétaire général de l’ONU, Nicolas Michel, qui s’occupe du dossier, a engagé des concertations au sujet de l’article contesté avec les membres du Conseil de sécurité. Il abordera également d’autres points du statut qui semblent nécessiter de légères retouches. Puis il va regagner Beyrouth avec un brouillon définitif qu’il soumettra aux autorités libanaises. Une conclusion De son côté, le ministre de la Justice, Charles Rizk, confirme dans un entretien que l’enquête arrivera à une conclusion. Le but étant ensuite de voir fonctionner ce tribunal à caractère international que le gouvernement autant que le comité de dialogue national ont approuvé. Il s’étonne ensuite qu’après l’unanimité enregistrée au sein du comité, certains viennent mettre en doute l’existence d’un accord plénier. Il ajoute qu’il faut maintenant, comme pour le tribunal, adopter le statut également à l’unanimité. Il souligne que les voix discordantes qui s’élèvent tentent de frapper l’unité nationale, de diviser les gens, de leur faire peur, de provoquer des conflits. Pour sa part, en tant que ministre de la Justice, il va s’efforcer de faire en sorte que l’unanimité en question s’étende à tous les volets de l’affaire, statut compris. Pour relever ensuite que Dieu seul connaît le verdict qui sera rendu, en affirmant que les juges seront en tout cas d’un haut niveau d’indépendance et de transparence. Pour lui, quand la vérité prendra corps, les Libanais se sentiront unis. Le pays ne se reposera et les tiraillements ne se calmeront, d’après le ministre, que lorsque l’obscurité qui entoure le crime de l’assassinat du président Hariri se sera dissipée, à la lumière de la vérité. Au sujet du brouillon du statut, Charles Rizk indique qu’il n’a pas encore fait l’objet de l’entente nécessaire au sein du Conseil de sécurité, confirmant qu’à son retour à Beyrouth, Nicolas Michel devra être porteur d’un texte approuvé. Il précise que les discussions portent sur des points en relation avec la loi libanaise, des retouches devant être apportées à des dispositions que la loi internationale n’admet pas, comme la peine de mort. Le procès devrait avoir lieu, indique encore Rizk, à l’étranger. Quelle que soit la nationalité d’un inculpé, il sera soumis à la loi édictée dans le protocole de statut cosigné par le Liban et les Nations unies. Il se dit certain que le tribunal sera la meilleure garantie pour tout le monde, pour tous ceux qui sont en quête de la vérité. Pour conclure qu’il œuvre pour une formule de consensus qui serait approuvée par le gouvernement et par la Chambre, dans un esprit d’entente nationale. Émile KHOURY
Dans sa dernière intervention, le président syrien, Bachar el-Assad, révèle les dessous de la campagne pour un changement de gouvernement au Liban. Il se demande en effet, par allusion au présent cabinet, « où se trouvent les bases derrière la formation d’un tribunal international ». Il soutient qu’il faut « attendre la fin de l’enquête (sur l’assassinat du...