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Liban-Sud - Deux blessés par des bombes à sous-munitions L’armée consolide sa présence le long de la ligne bleue

Trois jours après le début de sa dernière phase de déploiement au sud du Litani, où la troupe a pris position à la frontière avec Israël, l’armée libanaise a consolidé hier sa présence tout le long de la ligne bleue. À Kfar Kila, au niveau de la porte de Fatima, les soldats sont ainsi intervenus pour empêcher une manifestation, permettant uniquement à une douzaine d’adolescents, après négociations, de s’approcher des barbelés séparant le Liban d’Israël. La dixième brigade de l’armée a pris donc des mesures exceptionnelles, hier, à Kfar Kila, bouclant les entrées du village et dressant un barrage au niveau de la porte de Fatima. La troupe avait été informée de l’organisation d’une manifestation devant cette porte, qui avait constitué durant des mois après le retrait des soldats israéliens en mai 2000 un lieu de pèlerinage pour les supporters du Hezbollah, qui lançaient des pierres en direction du territoire israélien. L’armée a interdit l’accès au village des véhicules, mis à part ceux appartenant à la Finul. Et après maintes négociations, elle a autorisé un groupe de douze manifestants formé de jeunes âgés entre 8 et 15 ans de s’approcher de la porte de Fatima et d’y accrocher une caricature de la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice. Des unités des FSI avaient rejoint les soldats à la porte de Fatima. Les adolescents qui ont accroché la caricature ont voulu lancer des pierres en direction d’une patrouille israélienne de l’autre côté de la frontière. Ils en ont été empêchés par un officier et un groupe de soldats de la dixième brigade. Au moment où les jeunes se trouvaient près des barbelés séparant le Liban d’Israël, une patrouille du contingent français de la Finul ainsi qu’un groupe d’observateurs de l’Onust (Mission de l’ONU pour l’observation de la trêve) ont franchi la route longeant la porte de Fatima. Du côté israélien, les patrouilles se sont intensifiées le long de la frontière, notamment en face des villages de Kfar Kila et Adayssé. Un convoi constitué de hauts responsables militaires israéliens a longé les barbelés à Kfar Kila, s’arrêtant une dizaine de minutes devant la porte de Fatima. Toujours au Liban-Sud, deux civils ont été blessés par l’explosion de sous-munitions. Mohammad Abdallah Mahdi, 19 ans, a dû subir une amputation de la main droite lorsqu’il a ramassé par mégarde une bombe à fragmentation dans le village de Zawtar al-Charkiya. Dans la même localité, Hussein Hallaq, 65 ans, a été blessé par des éclats lorsqu’un de ces engins a été heurté par un tracteur qui déblayait des décombres. Avec le UNMacc (Centre de coordination de l’action contre les mines relevant de l’ONU), l’armée a procédé à la destruction de bombes à sous-munitions à Deir Mimass et à Bazouriyé. Vingt et une personnes, seize civils et cinq artificiers de l’armée, ont été tuées par des bombes à sous-munitions depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah le 14 août. 94 personnes ont été blessées dont 37 % de moins de 18 ans. Chris Clark, responsable pour les Nations unies du Centre de coordination de l’action contre les mines au Liban-Sud, a cité le chiffre d’un million de sous-munitions et le quotidien israélien Haaretz celui de 1,2 million. Les BASM, ou « Cluster Bombs », sont, rappelle-t-on, des bombes à fragmentation composées d’un conteneur principal qui libère plusieurs centaines de petites bombes sur une large zone, dont certaines n’explosent pas au contact du sol.

Trois jours après le début de sa dernière phase de déploiement au sud du Litani, où la troupe a pris position à la frontière avec Israël, l’armée libanaise a consolidé hier sa présence tout le long de la ligne bleue. À Kfar Kila, au niveau de la porte de Fatima, les soldats sont ainsi intervenus pour empêcher une manifestation, permettant uniquement à une douzaine...