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La parole aux médecins Docteur, pourquoi mon bébé n’arrête pas de crier ?

Les cris non justifiés dus aux coliques aiguës du nouveau-né et du nourrisson sont le plus souvent la cause de la première consultation, surtout téléphonique, à cet âge. C’est le premier trouble du comportement ou du caractère que le bébé manifeste face à son environnement, se traduisant par un état organisé de cris et de pleurs particuliers et inconsolables. Cette situation pousse les parents à valser d’un pédiatre à l’autre, engendrant ainsi une exagération parfois néfaste dans le choix du lait et des médicaments. L’origine de cet inconfort est le plus souvent bénigne ou psychologique, quoique l’élimination d’une étiologie organique s’impose toujours, venant accréditer le discours persuasif et rassurant du médecin. Le pédiatre recherchera, entre autres, une étiologie allergique alimentaire (intolérance aux protéines de lait ou au fructose), infectieuse dans un contexte fébrile (otites, infection urinaire), de malformation ou chirurgicale (reflux gastro-œsophagien avec œsophagite, occlusion intestinale, phimosis, hernie inguinale étranglée, torsion testiculaire). Les autres étiologies sont plus rares: une constipation grave, une maladie métabolique, une anomalie congénitale vasculaire, comme l’implantation anormale d’une artère coronaire ou une anomalie du système nerveux central, un syndrome des bébés secoués ou un glaucome congénital. Il ne faut pas oublier la possibilité d’un sevrage de médicaments ou de toxines consommés par la maman surtout en fin de grossesse (drogue, tabac). Une fois toutes ces étiologies précitées éliminées, nous nous trouverons devant un syndrome qui concerne 20 à 30% des bébés âgés de moins de trois mois. Ces manifestations bruyantes et répétitives qui n’ont pas d’explications ont reçu plusieurs appellations. L’école française les désigne par «coliques aiguës paroxystiques idiopathiques du premier trimestre» et les anglo-saxons parlent de «infantile three months colic», «colic gaz distension», «fussiness colic» ou «crying infants with colic». L’entretien pédiatre-maman et/ou parents trouve ici, comme dans plusieurs situations où interfère la relation mère-enfant ou enfant-environnement, la clé à la fois diagnostique et thérapeutique. La description détaillée de ce syndrome douloureux par le médecin rassure et dissipe l’angoisse de la maman, ce qui représente l’étape majeure de la thérapeutique: • Paroxysmes avec hurlements et colères, le bébé rougissant et se tortillant, genoux repliés lançant ensuite de toutes ses forces ses pieds vers le devant avec émission de gaz. • Toutes ces crises se déroulent surtout en fin de journée, se prolongeant parfois pendant des heures jusqu’à la première partie de la nuit, calmées du moins momentanément par la succion ou le bercement. • Ces symptômes apparaissent après un intervalle libre, au retour de la mère et de l’enfant à la maison avec une moyenne de dix à quinze jours après la naissance. • Le pédiatre insistera sur la légèreté de ce syndrome banal mais impressionnant et sur sa disparition quasi constante, à l’âge de trois voire quatre mois, ce qui rendra la maman plus tolérante face à des crises devenues progressivement moins importantes en durée, en fréquence et en intensité. Remédier à cette situation consiste en une prescription physiologique comportant quelques gestes de médecine douce (sucette ou tétine, bercement, tisanes) et surtout en une prise en charge sérieuse (par le médecin) de ce bébé qui semble souffrir face à des parents angoissés et dépassés par ce syndrome simplement exagéré, mal vécu mais jamais grave. Le Dr Joseph RACHKIDI pédiatre

Les cris non justifiés dus aux coliques aiguës du nouveau-né et du nourrisson sont le plus souvent la cause de la première consultation, surtout téléphonique, à cet âge.
C’est le premier trouble du comportement ou du caractère que le bébé manifeste face à son environnement, se traduisant par un état organisé de cris et de pleurs particuliers et inconsolables. Cette...