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La montée de l’islamisme et l’instabilité dans la région poussent les régimes vers une ouverture prudente et contrôlée Les monarchies du Golfe à l’heure des élections

La convocation pour décembre d’élections indirectes aux Émirats arabes unis, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, confirme le choix des monarchies pétrolières du Golfe d’une ouverture très prudente et contrôlée de leur système politique. Promises il y a un an, ces élections législatives partielles au suffrage universel indirect se tiendront les 16, 18 et 20 décembre dans les sept émirats composant la fédération. Un collège de 6 689 grands électeurs désignés par les autorités, dont 1 189 femmes, a été formé pour élire 20 des 40 membres du Conseil national. Depuis la création en 1972 de cette instance assimilée à un Parlement, les membres de ce Conseil sont désignés par le pouvoir. Ce scrutin partiel est « un premier pas vers plus de réformes » et conduira plus tard « à la tenue d’élections directes », avait promis il y a un an le président émirati, cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane, dont les propos reflétaient l’extrême prudence des dirigeants du Golfe, inquiets de la poussée islamiste et de l’instabilité dans la région. Un chercheur et opposant bahreïni, Abderrahmane al-Nuaïmi, explique ainsi que face aux « pressions exercées par leurs peuples pour être représentés dans les prises de décision », les régimes arabes conservateurs du Golfe « se trouvent obligés de faire des concessions, mais des concessions très limitées ». « Des pressions extérieures ont contribué à cette ouverture, mais ces pressions doivent s’accentuer pour pouvoir avancer », a estimé M. Nuaïmi, souhaitant l’avènement de « régimes constitutionnels » dans l’ensemble des monarchies du Golfe. Les autorités bahreïnies ont annoncé jeudi que des élections législatives et municipales se dérouleraient le 25 novembre dans ce petit archipel de moins de 700 000 habitants gouverné par une dynastie sunnite, mais peuplé en majorité par des chiites. Et même si l’expérience parlementaire du Koweït, vieille de plus de 40 ans, reste unique, le sultanat d’Oman a organisé dès 1991 des élections au suffrage indirect pour un Conseil consultatif, élu au suffrage direct depuis 2003. Le Qatar doit aussi organiser, début 2007, des élections pour élire les deux tiers des membres d’un Conseil consultatif actuellement nommé par l’émir. Considérée comme le royaume le plus conservateur du Golfe, l’Arabie saoudite, qui dispose d’une Assemblée consultative désignée par le souverain, a organisé en 2005, pour la première fois de son histoire, des élections directes pour choisir la moitié des membres des conseils municipaux. Les femmes n’ont toutefois pas été autorisées à voter ou à se présenter. « Les régimes du Golfe ont engagé ces expériences démocratiques avec hésitation : ils craignent leurs peuples, mais ils veulent suivre l’évolution mondiale en matière de droits de l’homme et d’ouverture politique », a indiqué l’universitaire saoudien, Saoud al-Hachémi. « Même si certains régimes du Golfe ont une volonté réelle de démocratiser la vie politique dans leurs pays (...), la région dans son ensemble n’est pas encore mûre pour s’engager dans la démocratie au sens propre du terme, car les affaires de l’État sont encore gérées selon une approche tribale », a cependant affirmé l’universitaire qatari Mohammad Misfer.
La convocation pour décembre d’élections indirectes aux Émirats arabes unis, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, confirme le choix des monarchies pétrolières du Golfe d’une ouverture très prudente et contrôlée de leur système politique.
Promises il y a un an, ces élections législatives partielles au suffrage universel indirect se tiendront les 16, 18 et...