ARTS Le peintre et poète voyageur Henri Michaux exposé à Madrid

Poète, écrivain, peintre et par-dessus tout grand voyageur: les multiples visages de l’artiste français Henri Michaux (1898-1984) sont présentés dans une exposition qui lui est consacrée à Madrid jusqu’au 19 novembre. Intitulée «Icebergs», du nom d’un de ses poèmes, l’exposition ouverte jeudi au Cercle des beaux-arts de Madrid réunit pour la première fois dans un même espace des peintures et écrits de l’artiste français d’origine belge, soit environ 200 pièces et documents de toutes natures. Juan Manuel Bonet, le commissaire de l’exposition, souligne qu’il ne s’agit là que de la partie émergée de l’œuvre de Michaux, «un marin et un explorateur qui ne peut pas être réduit à une seule dimension, ayant comme Jean Arp ou Victor Hugo combiné la peinture et l’écrit». Lors de ses voyages à travers le monde, Michaux aimait s’imprégner de ce qu’il voyait: une scène de zoo en Inde ou un arbre tropical au Brésil pouvaient devenir matière à représenter le monde sur une simple feuille de papier. Dans les deux salles d’exposition consacrée à l’artiste français, la diversité de Michaux comme peintre saute aux yeux: des calligraphies exécutées à l’encre de Chine côtoient des aquarelles, des dessins ou des gravures. L’exposition présente aussi de nombreux documents écrits, notamment la correspondance que Michaux a entretenue avec d’autres artistes, comme les Latino-Américains José Luis Borges et Octavio Paz ou les Français Georges Bataille et Philippe Sollers. Ces lettres lèvent un coin de voile sur la personnalité d’un artiste resté très secret jusqu’à la fin de sa vie et dont on a peu de photos ou d’entretiens. Souvent rapprochée des surréalistes, l’œuvre de Michaux – bien qu’influencée par Paul Klee ou Max Ernst, entre autres – reste avant tout un voyage à l’intérieur de soi, une introspection personnelle de son «petit grand monde», selon Juan Manuel Bonet.