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Turquie - Les séparatistes annoncent une trêve unilatérale ; attentat à la bombe à Mersin La lutte contre le PKK au cœur d’une rencontre Bush-Erdogan aujourd’hui à Washington

La lutte contre les rebelles séparatistes kurdes de Turquie devrait être, en dépit de la trêve annoncée samedi par ces derniers, au cœur de la rencontre prévue aujourd’hui à Washington entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président américain George W. Bush. Hier, un attentat à la bombe devant un hôpital de Mersin a fait trois blessés. Interrogé par des journalistes dans l’avion qui l’a conduit dans la nuit de vendredi à samedi à New York sur le sujet le plus important devant être abordé avec M. Bush, M. Erdogan a répondu : « Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a rapporté hier le quotidien à grand tirage Hürriyet. Je vais demander l’accélération de la mise en œuvre des décisions prises. Je vais demander des choses comme la prévention des infiltrations, la fermeture des bureaux (du PKK en Irak), la mise au clair de l’attitude (américaine) face aux terroristes en Irak », a poursuivi le Premier ministre, cité par Hürriyet. Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis, dispose de camps dans le nord de l’Irak, depuis lesquels ses militants s’infiltrent en territoire turc pour des attaques sporadiques. Ankara s’est souvent plaint de l’inaction de Bagdad et de Washington face au PKK dans cette zone, allant jusqu’à menacer cet été d’intervenir directement pour éradiquer les camps. Déconseillant à la Turquie de pénétrer en Irak, la Maison-Blanche a assuré Ankara de son aide et les deux pays ont nommé début septembre des émissaires spéciaux chargés de coordonner leur lutte contre le PKK. L’émissaire américain, le général à la retraite Joseph W. Ralston, a indiqué qu’il recherchait des mesures « effectives » et « visibles » contre les rebelles. L’annonce par le PKK samedi d’une trêve unilatérale à compter d’hier et pour une durée indéterminée ne devrait pas modifier substantiellement la teneur des débats avec M. Bush. « Le président américain et moi avons une opinion en commun, c’est qu’il faut annihiler l’organisation terroriste. Elle doit être mise hors d’état de nuire », a déclaré tard samedi M. Erdogan, cité par l’agence de presse Anatolie, lors d’un discours devant la communauté turque de New York. Le Premier ministre avait déjà balayé d’un revers de la main, jeudi, un appel à la trêve lancé au PKK par son chef emprisonné Abdullah Öçalan, estimant qu’« un cessez-le-feu se fait entre des États, c’est inapproprié pour une organisation terroriste » et que le PKK « doit déposer les armes ». Dans l’avion le conduisant à New York, il a néanmoins laissé entendre, avec une phrase sujette à interprétations, que l’armée turque pourrait désormais faire preuve de circonspection, avant de lancer des opérations contre les rebelles. « Les forces de sécurité ne mettent un terme à leurs opérations nulle part dans le monde, elles accomplissent leur mission. Elles sont opérationnelles et ne peuvent cesser de l’être », a affirmé M. Erdogan, cité par le quotidien Milliyet. « Nous avons discuté avec le général (et chef de l’état-major Yasar) Büyükanit (...) de l’annonce d’un cessez-le-feu. Si l’organisation terroriste tient parole, aucune opération ne sera menée sans raison » par l’armée, a-t-il poursuivi. Le PKK a décrété 4 trêves dans le passé. La dernière d’entre elles, décidée en 1999 à la suite de l’arrestation d’Abdullah Öçalan, a pris fin en juin 2004. Les rebelles, qui se battent pour l’indépendance du Sud-Est anatolien, à la population majoritairement kurde, ont depuis multiplié leurs opérations. Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37 000 morts depuis le déclenchement de l’insurrection, en 1984. Hier toutefois, en dépit de la trêve, une bombe a explosé devant un hôpital de Mersin, une ville du sud de la Turquie, faisant 3 blessés, a affirmé le chef adjoint de la police de Mersin, Süleyman Ekizer, cité par l’agence de presse Anatolie. D’après les déclarations de témoins visuels, la bombe a été déposée devant l’entrée du service des urgences par un homme venu à bicyclette, a déclaré M. Ekizer. « Cette explosion devant l’hôpital qui accueille le plus de malades de toute la ville montre une fois encore le visage impitoyable du terrorisme », a-t-il ajouté, sans donner d’indication sur les possibles auteurs de l’attentat.
La lutte contre les rebelles séparatistes kurdes de Turquie devrait être, en dépit de la trêve annoncée samedi par ces derniers, au cœur de la rencontre prévue aujourd’hui à Washington entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président américain George W. Bush. Hier, un attentat à la bombe devant un hôpital de Mersin a fait trois blessés.
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