Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

À la recherche d’une solution pour soulager les parents des scolarités trop lourdes Khaled Kabbani: «Les secteurs public et privé prêts à collaborer»

«Aucun enfant ne restera sans école. Car l’enfant est au cœur de nos préoccupations», promet le ministre de l’Éducation, Khaled Kabbani, tout en dressant le bilan des dégâts causés par les bombardements israéliens au secteur de l’éducation, aussi bien privé que public. Le montant des dégâts directs causés aux bâtiments scolaires est estimé à 40 millions de dollars environ, mais à cette somme s’ajoute notamment le coût des équipements scolaires, des installations informatiques, de la formation adéquate des enseignants aux situations de postconflits et des mesures pour la prise en charge de la santé mentale des élèves. «Les sommes nécessaires pour faire face à cette situation grimpent rapidement à 70, voire à 90 millions de dollars», explique ainsi le ministre, ajoutant que les répercussions de ce conflit sur les personnes sont lourdes et sapent les efforts entrepris au niveau de l’éducation. M. Kabbani évoque ainsi la peur, la destruction des foyers, l’exode, le changement forcé d’école… Autant de maux qui ont anéanti aussi bien le moral des élèves que celui du corps enseignant. «C’est une véritable catastrophe qui s’est abattue sur le pays et plus particulièrement sur le Sud», dit-il à ce propos. L’école privée prêtera des bâtiments à l’école publique La première chose à laquelle s’attelle aujourd’hui le ministère avec les différents donateurs et les municipalités est la reconstruction des écoles détruites, la réparation des bâtiments partiellement touchés et la remise en état des écoles où ont été logés les réfugiés. Le ministre explique ainsi que les Émirats arabes unis ont pris à leur charge la reconstruction et la réhabilitation de toutes les écoles du Sud (privées et publiques), excepté les établissements qui se trouvent dans les villages dont la reconstruction sera prise en charge par d’autres États arabes ou occidentaux. «Nous sommes conscients que la reconstruction des écoles prendra au moins un an. Mais les donations nous permettront également d’aller plus vite et de remettre en état les établissements susceptibles d’accueillir les élèves en octobre», souligne le ministre. Facteur de normalité et de stabilité, l’ouverture des écoles privées le 9 octobre et des écoles publiques le 16 du même mois devrait donc inciter les populations du Sud à rentrer chez elles, pour que les élèves entament une année scolaire normale. Certes, les difficultés sont nombreuses, car il faudra répartir les élèves dont les écoles ont été détruites dans d’autres établissements, voire d’autres villages moins touchés. Il faudra également leur assurer le transport. «Lorsque le nombre d’élèves est trop élevé, nous envisagerons deux horaires, le matin et l’après-midi», précise Khaled Kabbani. Le ministre de l’Éducation évoque également la possibilité d’installer les élèves de l’école publique dans des locaux prêtés par les écoles privées: «J’en ai déjà discuté avec l’Union des instances éducatives privées et une coopération bilatérale très positive se met actuellement en place entre les deux secteurs.» Le dernier recours semble être la mise en place de bâtiments préfabriqués, procédé cité par le ministre comme solution, mais sans véritable enthousiasme, car mal accueilli par les populations sinistrées. Refonte de certaines matières de base Un autre problème de taille auquel est aujourd’hui confronté l’enseignement consiste dans les difficultés financières des parents d’élèves des deux secteurs public et privé, qui se sont exacerbées après le dernier conflit. «Nous sommes conscients de ces difficultés et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai personnellement demandé aux pays arabes de contribuer à la reconstruction de toutes les écoles, aussi bien publiques que privées», observe le ministre. Mais, pour l’heure, seuls les élèves des écoles publiques sont exemptés des frais d’inscription, alors que leurs cartables et fournitures seront entièrement pris en charge par l’Unicef et que leurs manuels scolaires seront assurés par les EAU. Quant aux élèves du secteur privé, dont les parents croulent sous les scolarités alors que la crise s’amplifie, Khaled Kabbani souligne qu’il œuvre à trouver une solution à leur problème avec le Premier ministre Siniora. «Il est nécessaire de réduire le fardeau que représentent les scolarités pour les familles. Il faudrait que le gouvernement parvienne à accorder une subvention aux parents d’élèves du privé», estime-t-il. «J’espère réaliser cela cette année, mais je ne peux rien promettre», remarque-t-il, refusant de s’engager formellement sur le sujet. Quelques jours après notre rencontre, le ministre annonçait que « le gouvernement avait décidé d’accorder une subvention aux écoles privées semi-gratuites » Cependant, aux problèmes de l’après-guerre s’ajoutent des problèmes chroniques, qui s’accumulent d’une année à l’autre et nuisent au développement du secteur éducatif dans son ensemble. Aussi, à la question sur le rapport négatif de la Banque mondiale concernant le niveau de l’éducation au Liban, notamment au sujet du niveau déplorable dans les matières scientifiques, le ministre de l’Éducation rétorque que les 15 années de guerre avaient eu des répercussions négatives sur le secteur éducatif au Liban et plus particulièrement sur le secteur public. «Aujourd’hui, dans le cadre du programme de développement du secteur éducatif, mis en place par le ministère de l’Éducation, en collaboration avec l’Unesco, l’Unicef et la Banque mondiale, nous avons entamé des études pour la refonte de certaines matières de base, pour l’amélioration des programmes et pour la modernisation du système éducatif», précise M. Kabbani. S’il assure que le gouvernement a pris le rapport de la BM en considération pour remettre sur pied le secteur éducatif, il souligne en revanche que «ce rapport est plus pessimiste que la réalité. Preuve en est, les élèves libanais des deux secteurs continuent de briller à l’étranger». Redonner confiance dans l’école publique tout en renforçant la bonne réputation de l’école privée est aujourd’hui la priorité du ministre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les résultats des épreuves du brevet et du bac, ainsi que la deuxième session, ont été maintenus, malgré la guerre, sans baisse de la moyenne requise. Mais pour l’instant, l’urgence reste de relever le défi de la rentrée scolaire dont la date fatidique se rapproche rapidement.
«Aucun enfant ne restera sans école. Car l’enfant est au cœur de nos préoccupations», promet le ministre de l’Éducation, Khaled Kabbani, tout en dressant le bilan des dégâts causés par les bombardements israéliens au secteur de l’éducation, aussi bien privé que public.
Le montant des dégâts directs causés aux bâtiments scolaires est estimé à 40 millions de...