Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

ÉDUCATION - 50 écoles détruites par les bombardements, 300 partiellement touchées et 800 endommagées par la présence des réfugiés Le défi de l’après-guerre : la rentrée scolaire, signe de normalisation pour encourager le retour des familles

L’un des défis les plus importants de l’après-guerre est le commencement de la rentrée scolaire à la date prévue, autrement dit le 9 octobre, jour de solidarité nationale, pour les 650000 élèves des écoles privées, et, le 16 octobre, pour les 350000 à 400000 écoliers du secteur public. Défi, car la rentrée scolaire est un signe indéniable de normalisation, d’autant que «le secteur éducatif dans son ensemble a été l’un des plus gravement touchés par la guerre, sinon le plus sinistré», pour reprendre les propos du ministre de l’Éducation, Khaled Kabbani. Rien que sur le plan des bâtiments, le constat est accablant. Selon les statistiques officielles, 50 écoles publiques et privées (situées principalement au Sud) ont été totalement détruites par les derniers bombardements israéliens, alors que 300 établissements ont été partiellement touchés. Sans compter les quelque 800 bâtiments scolaires endommagés des suites de la présence des réfugiés dans différentes régions du pays. Malgré l’afflux des aides et des donations consacrées à la reconstruction des écoles publiques et privées, un grand nombre d’écoliers du Sud, de la banlieue sud de Beyrouth, de la Békaa et de Baalbeck devront se contenter, pour cette année au moins, de solutions de rechange dans l’attente de la reconstruction de leur école. À défaut de réintégrer leur institution, rasée par les bombardements et dont la reconstruction nécessite plusieurs mois, ils suivront les cours dans un autre établissement moins touché du village, dans les locaux de la municipalité ou dans un local prêté par un notable. D’autres n’auront pour choix que celui de se rendre à l’école du village voisin. Car, pour l’heure, les bâtiments préfabriqués, trop coûteux par rapport à leur caractère provisoire, ne semblent pas constituer une option envisageable par les responsables éducatifs régionaux. Mais, de manière générale, et malgré les importantes destructions, l’espace ne devrait pas poser problème, «car les bâtiments scolaires du Sud sont spacieux et fonctionnaient avant la guerre de juillet bien en deçà de leurs capacités», selon les propos d’une chargée de programmes à l’Unicef, Lara Ali-Ahmad. De plus, nombre de familles (aucun chiffre n’est disponible) n’envisagent toujours pas de réintégrer leur village: le souvenir de l’horreur vécue est encore trop vivace et elles ont préféré s’installer dans des régions moins sinistrées, à l’abri des mines qui continuent de tuer au quotidien, et surtout loin de l’armée israélienne qui occupe toujours certains villages du Sud. Aujourd’hui, alors que le Liban-Sud panse ses plaies et que les autres régions sinistrées émergent elles aussi du cauchemar, l’urgence réside dans la scolarisation de tous les enfants, sans exception aucune, dès le mois d’octobre, promesse faite à la population par le ministre Kabbani, au lendemain de la cessation des hostilités. Une promesse dont l’importance réside surtout dans le fait que l’ouverture des écoles est le facteur essentiel qui devrait inciter les populations du Sud au retour. Mais la promesse représente un véritable défi, du fait même que le caractère obligatoire de l’école n’a jamais été appliqué jusque-là, au même titre que le caractère gratuit de l’école publique. Reste à réussir le pari, en dépit des difficultés sur le terrain. Des difficultés directement liées à la guerre et à ses conséquences, comme les traumatismes physiques et psychiques vécus par les enfants, les problèmes économiques liés à la perte d’emploi, la montée du fanatisme, les dissensions entre élèves de communautés différentes. Mais aussi des difficultés chroniques, qui se sont accumulées au fil des années, aussi bien dans le secteur public que privé, comme l’accumulation des scolarités impayées, la défection des élèves du secteur privé vers le public, la baisse généralisée du niveau de l’éducation, le décrochage scolaire, ainsi que l’enfance déscolarisée. À travers les interviews du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Khaled Kabbani, et du secrétaire général des écoles catholiques, le père Marwan Tabet, surgissent les problèmes de l’enseignement privé et public, liés au récent conflit, ainsi que les mesures d’urgence mises en œuvre de part et d’autre pour aplanir les difficultés. Une rencontre avec deux chargées de programmes au sein de l’Unicef, Lara Ali-Ahmad et Abir Abou Zaki el-Hassanieh, permettra également de toucher de près quelques-uns des problèmes de la rentrée scolaire.
L’un des défis les plus importants de l’après-guerre est le commencement de la rentrée scolaire à la date prévue, autrement dit le 9 octobre, jour de solidarité nationale, pour les 650000 élèves des écoles privées, et, le 16 octobre, pour les 350000 à 400000 écoliers du secteur public. Défi, car la rentrée scolaire est un signe indéniable de normalisation, d’autant...