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Grande-Bretagne - Discours crucial du ministre des Finances devant le congrès annuel des travaillistes Gordon Brown se pose en successeur de Tony Blair

Dans un discours crucial devant le congrès annuel des travaillistes à Manchester, le ministre britannique des Finances, Gordon Brown, s’est posé hier en successeur naturel du Premier ministre Tony Blair et s’est dit prêt à affronter les conservateurs de David Cameron. Mettant en avant son expérience et sa volonté de « servir » le pays, M. Brown, favori pour succéder à M. Blair à la tête du parti mais malmené dans les sondages, a tout fait pour prouver qu’il était l’homme capable d’unir les travaillistes après le départ du Premier ministre d’ici à septembre 2007. Se posant en rassembleur, il a affirmé sa détermination à gouverner au centre, tout en renouvelant le parti, pour répondre aux défis à venir. « Les dix prochaines années seront encore plus exigeantes. Et parce que les défis sont différents, le programme de gouvernement sera différent », a-t-il dit, soucieux d’apparaître comme un homme neuf après 9 ans au gouvernement. « Et comme les tâches du gouvernement changent, la façon dont nous gouvernons doit changer », a-t-il ajouté, insistant sur le fait qu’il était prêt à se mesurer « à David Cameron et au Parti conservateur », désormais en tête dans les intentions de vote. Dans un discours consensuel de 40 minutes, où il a abordé quasiment tous les sujets – économie, santé, éducation, lutte contre le terrorisme, réchauffement climatique –, mais oublié de faire mention de l’Europe, M. Brown a aussi rendu un hommage appuyé à M. Blair, avec lequel il entretient une relation complexe et conflictuelle depuis plus de vingt ans. Il a salué son « immense contribution nationale et internationale ». « Cela a été un privilège pour moi de travailler avec le dirigeant Labour et le Premier ministre ayant eu le plus de succès de tous les temps », a-t-il ajouté. L’Écossais austère a également cherché à mettre fin aux doutes liés à sa personnalité parfois renfermée, dénonçant ceux qui voient simplement dans la politique un « spectacle ». Il a rappelé qu’il était fils de pasteur et préférait voir dans la politique « un service par lequel on peut changer les choses et aider les gens ». « Nous devons avoir une âme », a-t-il dit. Il a été applaudi par des délégués debout à la fin de son discours pendant deux minutes quarante, et ses proches ont immédiatement salué « le discours que le Parti travailliste voulait entendre ». L’enjeu pour M. Brown était colossal. Un discours raté aurait pu déclencher une vraie guerre de succession au sein du Labour par des travaillistes de plus en plus inquiets. Car un sondage YouGov/Telegraph est encore venu témoigner hier des difficultés de M. Brown à convaincre les électeurs. Sa cote de popularité est en baisse, et seulement 27 % des Britanniques pensent qu’il ferait un bon Premier ministre (contre 36 % en février). À choisir entre Tony Blair et Gordon Brown, les Britanniques préféreraient même l’impopulaire M. Blair (32 %) à M. Brown (27 %). Et à choisir entre MM. Brown et Cameron, ils préfèrent clairement le charmant Cameron (30 %) au sévère Brown (25 %). Gordon Brown avait été accusé d’avoir fomenté la rébellion qui a contraint M. Blair à annoncer le 7 septembre qu’il quitterait la tête du Parti travailliste, et donc Downing Street, d’ici à septembre 2007. Dimanche, Tony Blair a d’ailleurs refusé de le soutenir clairement, évitant de répéter une déclaration dans laquelle il avait affirmé il y a quelques mois que Gordon Brown ferait « un excellent Premier ministre ». Le congrès travailliste n’est pas le lieu approprié pour discuter de la succession, a affirmé M. Blair, invitant les travaillistes à se concentrer sur les dossiers plutôt que sur les personnalités.
Dans un discours crucial devant le congrès annuel des travaillistes à Manchester, le ministre britannique des Finances, Gordon Brown, s’est posé hier en successeur naturel du Premier ministre Tony Blair et s’est dit prêt à affronter les conservateurs de David Cameron.

Mettant en avant son expérience et sa volonté de « servir » le pays, M. Brown, favori pour succéder à...