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Actualités - CHRONOLOGIE

Tollé dans le monde musulman qui réclame des excuses personnelles du pape Le Vatican peine à calmer le jeu après les propos de Benoît XVI sur l’islam

Le Vatican a été confronté hier à une vague de protestations grandissante dans le monde musulman après les propos du pape Benoît XVI sur l’islam, malgré un communiqué affirmant qu’il n’avait pas voulu offenser une autre religion. Le communiqué, publié jeudi soir par la salle de presse du Vatican, quelques heures à peine après le retour de Bavière du souverain pontife, n’a pas tari la multiplication des réactions indignées de la part de dignitaires musulmans, de l’Inde au Pakistan, du Maroc au Qatar. Le pape « n’avait pas l’intention de se livrer à une étude approfondie sur le jihad et sur la pensée musulmane dans ce domaine, et encore moins d’offenser la sensibilité des croyants musulmans », a déclaré dans ce communiqué le père Federico Lombardi, nouveau directeur de la salle de presse du Vatican. « Le pape Benoît XVI l’a dit et répété, la question du dialogue entre les cultures et les religions est une des questions cruciales de ce temps », a déclaré pour sa part le nouveau ministre des Affaires étrangères du Vatican, Mgr Dominique Mamberti. « Le dialogue entre les différentes civilisations, cultures et religions, auquel personne ne peut se soustraire, sera une des grandes questions que j’aurai à traiter dans le cadre de ma mission », a souligné le prélat français. Dans le Corriere della Sera hier, le cardinal Paul Poupard, en charge du dialogue interreligieux au Vatican, a appelé « les amis musulmans de bonne volonté » à lire le discours du pape « en entier » avant de se prononcer. Des propos de Benoît XVI sur l’islam et le jihad, posant la question du rapport entre religion et violence, tenus mardi durant son voyage en Allemagne, ont provoqué une vague d’indignation dans le monde musulman, et les demandes d’excuses se sont multipliées. Une grenade a été lancée hier devant un bureau d’une association de jeunesse chrétienne, près de la plus ancienne église de Gaza, sans faire de victime. Des manifestations contre les propos du pape ont également eu lieu à Gaza dans l’après-midi. Le Premier ministre palestinien issu du mouvement islamiste Hamas, Ismaïl Haniyeh, a condamné dans la foulée les propos du pape Benoît XVI sur l’islam et l’a appelé à « cesser de porter atteinte » à cette religion. Un dignitaire religieux iranien a jugé que les paroles du pape reflétaient une « faiblesse d’esprit ». Et un cheikh sunnite irakien a réclamé à Bagdad l’expulsion des ambassadeurs du Vatican des pays musulmans. Par ailleurs, le Parlement pakistanais a pour sa part adopté une résolution demandant au pape de « retirer ses propos dans l’intérêt de l’harmonie entre les religions ». Au Liban, sayyed Mohammad Hussein Fadlallah a réclamé des excuses personnelles du pape « pour cette lecture erronée de l’islam ». La Jordanie a demandé des explications « immédiates » au Vatican, tandis que la plus haute instance religieuse musulmane de Syrie exigeait « des éclaircissements » sur des propos « inexacts ». Même indignation en Inde, où la Commission nationale pour les minorités a jugé que les propos du pape sonnaient comme un appel aux « croisades du Moyen Âge ». Cheikh Mohammad Sayyed Tantaoui, recteur de la prestigieuse université cairote d’al-Azhar, a estimé que les propos de Benoît XVI illustraient « une ignorance flagrante de l’islam ». De leur côté, les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont réclamé hier des excuses personnelles du pape Benoît XVI pour ses propos « préjudiciables à l’islam et au prophète Mohammad ». En outre, l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) a demandé au pape de présenter des excuses après avoir « offensé » 1,3 milliard de musulmans. Les propos du pape ont également suscité vendredi de nouveaux remous en Europe. Le gouvernement allemand, récent hôte du pape, a toutefois souligné hier l’importance du dialogue pacifique avec l’islam comme avec les autres religions. Angela Merkel a ainsi affirmé que les propos du pape avaient été mal compris, prenant sa défense contre ceux qui l’accusent d’avoir attaqué la religion musulmane.

Le Vatican a été confronté hier à une vague de protestations grandissante dans le monde musulman après les propos du pape Benoît XVI sur l’islam, malgré un communiqué affirmant qu’il n’avait pas voulu offenser une autre religion.

Le communiqué, publié jeudi soir par la salle de presse du Vatican, quelques heures à peine après le retour de Bavière du souverain...