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Actualités - CHRONOLOGIE

7e ART - À partir de ce soir et jusqu’au 24 septembre, à l’Empire Sofil et au Metropolis-Hamra Quarante œuvres aux quatrièmes Journées cinématographiques de Beyrouth

Il en est à sa quatrième édition et il se targue cette année, en dépit de tous les événements qui ont ravagé le pays, d’être non seulement au rendez-vous mais aussi de présenter un programme bien fourni avec plus de 40 films, documentaires et courts-métrages. Ayam Beirut al-Cinema’iya (Les Journées cinématographiques de Beyrouth), organisé par Beyrouth DC, entame ce soir ses projections au cinéma Empire Sofil et au Metropolis – Hamra avec, comme film d’ouverture, Falafel (à l’Empire Sofil). Dans son premier long-métrage de fiction, Michel Kammoun suit les pérégrinations nocturnes de Toufic, un jeune Libanais en fin d’adolescence qui essaie de croquer la vie. Toufic va découvrir que, dans ce pays, vivre normalement est un luxe hors de sa portée. Après 20 ans de guerre, à chaque coin de rue sommeille un volcan, une nappe de gaz prête à exploser. Cette nuit de la vie de Toufic sera initiatique et décisive. Parmi les films à voir, Le Dernier homme (mardi 19, à 19h30, à l’Empire Sofil), troisième long-métrage de Ghassan Salhab (après Beyrouth fantôme et Terra incognita ), parle aussi de sa ville martyre. Les stigmates de la guerre – la précédente – reviennent dans la ville reconstruite à travers d’étranges plaies : des morsures de vampire, sur un corps découvert chaque matin. Parcourant la cité de cadavre en cadavre, de plaie en plaie, Khalil, le médecin qui voit arriver ces corps, perd ses repères et se réfugie dans une sorte de blockhaus mental fait de visions et de rites maniaques. Salhab a toujours su filmer sa ville comme une métaphore de l’enfermement intérieur, et son nouvel opus est aussi foisonnant qu’impressionnant. Underexposure (lundi 18, à 20h00, au Metropolis – Hamra), de Oday Rasheed, premier long-métrage irakien de l’ère post-Saddam, explore la frontière entre documentaire, documentaire expérimental et fiction. Amis, amants, membres d’une famille et étrangers sont pris dans la complexité de leur nouvel environnement. Le Grand voyage (vendredi 22, à 20h00, au Metropolis – Hamra), d’Ismaël Ferroukhi, pour lequel le réalisateur franco-marocain a reçu le Lion du futur, prix de la meilleure première œuvre du Festival de Venise 2004. Alors qu’il s’apprête à passer le bac, Réda, fils d’immigrés marocains, se voit contraint d’accompagner son père à La Mecque en pèlerinage. Mais pour le vieil homme, le voyage ne peut se faire qu’en voiture. Du sud de la France à l’Italie, de la Serbie à la Turquie, de la Syrie jusqu’à la Jordanie et l’Arabie saoudite, ils vont passer d’un rapport marqué par l’indifférence et l’hostilité à la reconnaissance de l’autre et à la réconciliation. La télé arrive (samedi 23, à 19h30, à l’Empire Sofil), une comédie tunisienne de Mouncef Dhouib, clôture le festival. L’action du film se déroule dans un village tranquille du sud tunisien « el-Malga », qui vit au rythme des fêtes nationales pendant lesquelles le comité culturel propose systématiquement le même programme. Un coup de téléphone de la capitale annonce la visite prochaine d’une équipe de télévision allemande dans la région. Le comité culturel décide alors de donner une image positive du village et du pays, et se livre à une mise en scène qui travestit la réalité. Comme film invité d’Afrique, Bamako (lundi 18, à 19h30, à l’Empire Sofil), d’Abdelramhane Sissako, le seul film d’Afrique noire à avoir figuré en sélection officielle de Cannes 2006. L’originalité du film tient à son sujet: un tribunal siège dans la cour ouverte d’un quartier populaire de Bamako pour juger les grandes instances internationales: FMI, Banque mondiale et compagnie. Tour à tour, les témoins représentant la population fustigent l’ordre économique imposé par l’Occident. L’Algérie à l’honneur Cette quatrième édition consacre une section spéciale à l’Algérie avec quatre longs-métrages, dont Bled Number-One (jeudi 21, à 20h00, au Metropolis – Hamra) de Rabah Ameur-Zameiche. Grande découverte de Cannes 2006, le second film du cinéaste, après Wesh Wesh, laisse une empreinte profonde et troublante dans l’esprit du spectateur. Avec son personnage expulsé de France et renvoyé en Algérie, le cinéaste réinterprète son propre décalage, son interrogation sur le territoire et la nationalité. Sans poncif, mais avec une grande liberté formelle, il invente un fascinant périple historique, géographique, mais avant tout humain. Un classique du cinéma, La bataille d’Alger (dimanche 24, à 20h00, au Metropolis – Hamra), de Gillo Pontecorvo (1966). Ce film est la reconstitution de la bataille d’Alger, à l’occasion du soulèvement de la population algérienne par le FLN à la fin des années 1950 contre le pouvoir français, et les tentatives de l’armée française de mater la rébellion. Le film a été longtemps interdit en France, car brisant des tabous sur le comportement militaire français au cours de ce qui ne s’est longtemps appelé en France que les «événements», et s’attaquant à des traumatismes alors trop récents dans l’idéologie française: le film a été tourné trois ans après l’indépendance de l’Algérie et le rapatriement de 800000 colons qui y vivaient souvent depuis plus d’un siècle. Avec le recul, le film est reconnu comme constituant un témoignage équilibré d’une tranche d’histoire particulièrement féroce, voire sauvage et douloureuse pour toutes les parties en présence. Selon le journal Le Monde (8 septembre 2003), des officiers d’état-major de l’armée américaine auraient assisté, le 27 août, dans un auditorium du Pentagone, à une projection de La bataille d’Alger, afin d’avoir un aperçu de la guerre subversive menée par la France durant cette période et faire un parallèle avec les problèmes rencontrés lors de l’occupation de Bagdad durant la guerre en Irak (2003-2004). Nuit noire, le 17 octobre 1961 (samedi 16, à 22h00, à l’Empire Sofil), d’Alain Tasma, évoque également les relations tumultueuses entre la France et l’Algérie. En ce 17 octobre 1961, 30000 Algériens gagnent le centre de Paris pour une manifestation pacifique, à l’appel du FLN. Dans la soirée, des milliers de personnes sont arrêtées. Dans les jours qui suivent, on repêche des cadavres dans la Seine. Amina, ou la confusion des sentiments, un documentaire de Laurette Mokrani, clôt cette section. Les documentaires se taillent la part du lion dans le programme avec des œuvres primées, comme celle de l’Américain James Longley dont le film Iraq in Fragments (samedi 23, à 20h00, au Metropolis – Hamra) a reçu le prix du meilleur documentaire au Sundance Film Festival. Linda el-Ali (mercredi 20, à 20h00, au Metropolis – Hamra), un documentaire filmé au Qatar, raconte l’histoire d’une Américaine mariée à un citoyen du Qatar. Par ailleurs, plusieurs œuvres de cinéastes arabes traitent des stéréotypes ancrés dans la mentalité occidentale concernant les Orientaux. Les graines du doute, de l’Égyptien Samir Nasr, ou Terrorisme d’État, de Bassam Haddad, en sont l’exemple. Également, au cours du festival, une soirée consacrée au court-métrage. Et la projection de mini-films réalisés durant la guerre de juillet 2006, suivie d’un débat sur la production en temps de crise. À noter également la présentation par l’artiste Rabih Mroueh d’une vidéo-performance intitulée Make Me Stop Smoking (jeudi 21, à 20h30, à l’Empire Sofil). Et un solo de flamenco dansé par Yalda Younès sur une musique de Zad Moultaka. La chanteuse Rima Khcheiche donnera un concert en clôture, au théâtre Caracalla, Sin el-Fil.
Il en est à sa quatrième édition et il se targue cette année, en dépit de tous les événements qui ont ravagé le pays, d’être non seulement au rendez-vous mais aussi de présenter un programme bien fourni avec plus de 40 films, documentaires et courts-métrages. Ayam Beirut al-Cinema’iya (Les Journées cinématographiques de Beyrouth), organisé par Beyrouth DC, entame ce...