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CORRESPONDANCE - En guise de livres et de cahiers, des ordinateurs portables et des écrans à plasma L’« École du futur », une folle invention de ce sacré, sacré... Gates

WASHINGTON-Irène MOSALLI Ils n’ont pas eu besoin d’acheter livres, cahiers, crayons et autres fournitures scolaires, ces élèves happy few de Philadelphie, qui, il y a deux jours, ont effectué une rentrée des classes (complémentaires) des moins conventionnelles. Et pour cause, ils étaient inscrits dans un institut unique en son genre, l’ « École du futur », conçue par l’ancien gourou de l’informatique, Bill Gates, qui a en tête de mettre en place une alternative à l’actuel système scolaire américain qu’il juge obsolète. Cette école fera date. D’abord parce qu’elle est l’œuvre conjuguée du Département éducationnel de Philadelphie, qui a déboursé les 63 millions de dollars nécessaires à la mise sur pied de cette école, et de « Microsoft Corporation », qui a offert son expertise et sa compétence technologiques. Et ensuite, parce que ses promoteurs n’ont pas craint de faire peau neuve. Autre importante caractéristique de cette « École du futur » : elle a été bâtie dans un quartier habité par la classe ouvrière (l’ouest de la ville de Philadelphie). Les 170 élèves qui y ont été admis ont été tirés au sort. Ils sont pour la plupart noirs et issus de parents ayant peu de moyens. Leur nombre pourra, à terme, s’élever à 1 500. High-tech en classe et dans la cour Il a fallu trois ans de travail pour mettre au point un système d’enseignement qui aspire à faire la différence et qui se présente ainsi. Les classes débutent à 9h15, car des recherches ont montré que les facultés mentales des jeunes sont plus en éveil à ce moment que tôt le matin et s’achèveront à 16h. Les livres sont inexistants. Chaque élève possède un ordinateur comprenant les matières à étudier. Pas de tableau noir non plus, mais de grands écrans à plasma pour interagir avec les professeurs. En guise de bibliothèque, on a établi « un centre d’apprentissage interactif » avec des spécialistes en multimédia pour aider les étudiants à obtenir les informations qu’ils désirent. Le programme d’étude est le même que celui adopté par les écoles américaines, mais se fonde sur un enseignement multidisciplinaire, avec un accent mis sur la réalisation de projets. Son avantage serait de former une jeunesse plus compétitive, donc plus apte à aborder une carrière avec succès. La plupart des cours auront en outre des applications ayant trait à l’actualité. À noter que les ordinateurs portables des élèves sont munis de logiciels permettant de juger leur aptitude à assimiler. Quant aux parents, ils sont connectés eux aussi à l’école pour suivre les progrès ou non-progrès de leurs enfants. Les élèves sont appelés « learners » ou « apprenants », et les professeurs « éducateurs ». Le directeur de l’école s’explique : « Apprendre n’est pas seulement aller à l’école. L’apprentissage, c’est la vie. » L’essentiel est dès lors de cultiver le capital humain. Les activités hors des classes se dérouleront dans une ambiance également high-tech : casiers personnels avec cartes magnétiques, même système pour la cafétéria ; salles de jeux avec diagrammes électroniques, etc. Le chauffage est assuré par un système solaire. Une véritable idée folle que cette « École du futur », inventée par ce sacré, sacré... Gates.

WASHINGTON-Irène MOSALLI

Ils n’ont pas eu besoin d’acheter livres, cahiers, crayons et autres fournitures scolaires, ces élèves happy few de Philadelphie, qui, il y a deux jours, ont effectué une rentrée des classes (complémentaires) des moins conventionnelles. Et pour cause, ils étaient inscrits dans un institut unique en son genre, l’ « École du futur », conçue...