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Le débat sur le projet de loi reporté de neuf jours Au Parlement irakien, la bataille entre sunnites et chiites sur le fédéralisme s’envenime

Une bataille s’est engagée entre sunnites et chiites au Parlement irakien sur le projet de loi controversé de fédéralisme, les sunnites menaçant de boycotter la séance de lecture, poussant la présidence de l’Assemblée à reporter le débat de neuf jours. Alors que la lecture du projet de loi se trouvait au menu de la séance hier, des élus ont commencé à évoquer dans les coulisses l’éventualité d’un report, dans une atmosphère surchauffée. Des chefs de blocs parlementaires sunnites et laïques ont tenu une conférence de presse conjointe précipitée pour menacer de boycotter la séance en cas de lecture du projet chiite, qu’ils taxent de « projet de partition ». Après deux heures de confusion, le vice-président du Parlement a annoncé le report jusqu’au 19 septembre de la 1re lecture du projet. Khaled Attiyeh (membre de l’Alliance chiite unifiée, AUI, 128 députés sur les 275) a précisé, dans une déclaration de presse, qu’entre-temps, « le projet sera discuté en commission ». Il s’agit des commissions parlementaires juridiques et celle chargées des provinces et régions. Il s’est « étonné du bruit fait autour du projet et s’est insurgé contre les affirmations selon lesquelles le projet d’autonomie mène à la partition du pays ». Un député du bloc kurde (53 députés), Abdel Khaleq Zankaneh, a pour sa part estimé que les commissions vont tenter d’examiner de façon approfondie le projet présenté par l’AUI, et d’œuvrer pour un rapprochement avec les idées développées dans le contre-projet sunnite. Selon lui, les textes des blocs chiite et sunnite ne font pas l’unanimité même au sein des deux blocs. Il a enfin précisé qu’une deuxième lecture était prévue deux jours après, soit le 21 septembre, et le vote quatre jours plus tard. Le chef du Front de la concorde (coalition sunnite, 44 députés), qui mène la bataille, a martelé lors de sa conférence de presse : « Nous boycotterons la séance de première lecture du projet et nous ferons face à tous ceux qui œuvreront pour la partition du pays », a dit Adnane Doulaïmi. « Le fédéralisme est le prélude à la partition. Nous sommes contre toute discussion à ce sujet sans un amendement de la Constitution », a-t-il affirmé. Un autre opposant, Ayad Jamaleddine (bloc d’Iraqia d’Ayad Allaoui, 25 députés), a estimé que « toute discussion aujourd’hui sur un projet fédéral torpille les efforts de réconciliation nationale ». « Nous demandons à ceux qui parrainent ce projet de ne pas se précipiter et de reporter la discussion jusqu’à l’amendement de la Constitution. » Saleh al-Motlaq (Front du dialogue national, 11 députés) a pour sa part souligné que tous les dirigeants « ont signé un pacte d’honneur afin de revoir les articles controversés de la Constitution et ils doivent le respecter ». Il a accusé la coalition chiite « de faire le forcing pour faire adopter la loi sous occupation afin de bénéficier du soutien de certaines parties », à savoir les États-Unis. L’AUI, dirigée par le puissant chef du Conseil suprême de la révolution islamique Abdel Aziz al-Hakim, veut créer des régions autonomes dans le sud et le centre du pays sur le modèle kurde au nord. Un parti chiite, Fadila, pourtant allié d’Abdel Aziz al-Hakim au sein de l’AUI, a proposé une solution de compromis pour assainir le climat politique. Son porte-parole, Hassan al-Chammari, a prôné une « décentralisation de l’administration dans les provinces jusqu’à ce que le climat politique et populaire soit propice à l’autonomie ». M. Chammari a toutefois souligné que « l’autonomie est un droit constitutionnel » prévu par la Constitution approuvée par référendum en décembre 2005. Sur le terrain, une bombe a explosé hier matin dans un souk populaire du centre de Bagdad, tuant trois personnes et en blessant 16 autres. Une deuxième bombe a explosé dans un quartier est de Bagdad, Camp Sara, blessant deux personnes. Par ailleurs, une opération de police menée dans une maison suspecte de Karrada, dans le centre de Bagdad, a dégénéré en affrontement au cours duquel trois membres présumés du groupe terroriste el-Qaëda en Irak ont été tués et un policier blessé. En outre, les corps de 16 personnes non identifiées ont été découverts sur l’ensemble du territoire.
Une bataille s’est engagée entre sunnites et chiites au Parlement irakien sur le projet de loi controversé de fédéralisme, les sunnites menaçant de boycotter la séance de lecture, poussant la présidence de l’Assemblée à reporter le débat de neuf jours.

Alors que la lecture du projet de loi se trouvait au menu de la séance hier, des élus ont commencé à évoquer dans...