Les négociations sur le dossier du soldat israélien capturé n’ont pas encore abouti, affirme le président de l’Autorité Un sommet Olmert-Abbas envisagé en cas de libération de Shalit

Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, tentera d’organiser un sommet avec le président palestinien Mahmoud Abbas dès que le caporal Gilad Shalit aura été libéré par ses ravisseurs dans la bande de Gaza, a déclaré hier le vice-Premier ministre Shimon Peres. « Abou Mazen devrait être invité à des discussions et je crois que le Premier ministre agira en ce sens dans les prochains jours. Des négociations doivent être lancées en se fondant sur la “feuille de route” », a déclaré Shimon Peres à la radio de l’armée israélienne, en désignant le président palestinien par son nom de guerre. En réaction aux propos de Shimon Peres, Saëb Erekat, négociateur palestinien et collaborateur du président palestinien, a cependant déclaré qu’Israël n’avait encore transmis aucune invitation à Abbas pour participer à son premier sommet avec Olmert. « Nous pensons que dès que M. Olmert sera prêt à nous rencontrer, cette rencontre devra être très bien préparée car ce qui compte, c’est le contenu », a-t-il poursuivi. De source politique israélienne, on avance qu’Olmert, entré en fonctions en mai, a jusqu’à présent refusé tout sommet avec Abbas de crainte que le président palestinien profite de l’occasion pour réclamer la libération de milliers de Palestiniens détenus par Israël, estimés à 10 000 par l’Autorité palestinienne. Ehud Olmert exige la libération de Gilad Shalit avant d’envisager une amnistie de prisonniers palestiniens, a-t-on ajouté de même source. Hier, le président de l’Autorité palestinienne a toutefois affirmé que les négociations sur un échange de prisonniers palestiniens contre un soldat israélien n’avaient pas abouti jusqu’à présent. « J’ai donné un entretien à la presse qui a été interprété comme ayant annoncé qu’il y a eu un marché », a déclaré M. Abbas lors d’une conférence de presse à Manama, capitale de Bahreïn, où il effectuait une visite. « En vérité, j’ai dit qu’il y avait eu des accords parrainés par nos frères égyptiens, mais ces accords n’ont pas encore abouti », a ajouté M. Abbas. « Cet accord était dans le passé », a-t-il ajouté. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert avait, de son côté, démenti lundi les informations sur un possible échange de prisonniers qui, outre le soldat Shalit, permettrait de libérer les deux soldats israéliens enlevés par le Hezbollah le 12 juillet. M. Olmert a toutefois souligné que son gouvernement avait engagé des « démarches soutenues » et suivaient le dossier « au jour le jour » pour obtenir la libération du soldat Shalit. Selon les analystes israéliens, en appelant au dialogue avec Mahmoud Abbas, Ehud Olmert, dans la tourmente de l’après-guerre du Liban et désormais dépourvu de tout projet politique en raison du gel de son « plan de regroupement » pour la Cisjordanie, tente de maintenir à flot sa coalition. Le ministre de la Défense Amir Peretz, chef du Parti travailliste, partenaire majeur de la coalition gouvernementale, s’est d’ailleurs alarmé de la mise au placard du plan Olmert. « Un gouvernement qui n’a plus d’horizon politique est un gouvernement qui n’a pas d’avenir », rapportait hier le quotidien Yediot Aharonot, citant M. Peretz. Le plan de « regroupement » avec lequel M. Olmert avait mené victorieusement campagne aux élections de mars dernier visait à fixer les frontières orientales d’Israël, avec ou sans l’accord des Palestiniens. Il prévoyait le démantèlement en Cisjordanie occupée de colonies isolées, l’évacuation de quelque 70 000 colons et leur regroupement dans les grands blocs d’implantation appelés à être annexés.