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Actualités - ANALYSE

Éclairage - L’Union place ses espoirs dans un gouvernement d’union nationale dans les territoires occupés Après le Liban, l’UE veut redonner vie au processus de paix israélo-palestinien

L’Union européenne, encouragée par son engagement unanime dans la nouvelle force de maintien de la paix au Liban, plaide pour une relance plus large du processus de paix au Proche-Orient, en particulier entre Israéliens et Palestiniens. Jusqu’à présent, l’UE n’a disposé que d’un strapontin politique alors qu’elle a soutenu économiquement à bout de bras l’Autorité palestinienne. «Il ne s’agit pas simplement de pacifier et de stabiliser la frontière nord d’Israël, mais aussi de traiter du cœur du conflit et de sa solution, c’est-à-dire des relations israélo-palestiniennes », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, en marge d’une réunion avec ses homologues européens à Lappeenranta, dans le sud-est de la Finlande. Et « comme toujours dans les crises, il y a des opportunités qui s’ouvrent », a renchéri le ministre finlandais des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja, dont le pays préside actuellement l’Union européenne. La relance de ce processus de paix passe en priorité par la reprise du dialogue israélo-palestinien. La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a d’ailleurs appelé à une rencontre entre le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Le haut représentant de l’UE pour la Politique extérieure, Javier Solana, a notamment plaidé pour une adaptation de la « feuille de route » qui, lors de sa rédaction en 2003, prévoyait notamment la coexistence de deux États, israélien et palestinien, dès 2005. Pour cela, « nous devons être prêts à parler à toutes les parties pertinentes, y compris le Hamas et la Syrie », a indiqué le ministre finlandais des Affaires étrangères, Errki Tuomioja, dont le pays préside l’UE. Interrogé pour savoir si cela signifiait que l’UE allait arrêter son boycott du Hamas, M. Tuomioja a souligné que l’UE maintenait le boycott à ce stade et que les discussions avec le Hamas ne pourraient commencer tant que le mouvement ne reconnaissait pas Israël, n’abandonnait pas la violence et ne reconnaissait pas les accords internationaux passés. « Si le président Abbas réussit à former un gouvernement d’unité nationale dont le Hamas fait partie et qu’ils acceptent ces trois conditions, dont la plus importante est la reconnaissance d’Israël, bien sûr il y a une possibilité de commencer des négociations », a assuré le Néerlandais Ben Bot. Autre interlocuteur possible : les Syriens, qui « peuvent et doivent jouer un rôle important » dans le processus de paix, selon M. Tuomioja. Mais « ils peuvent aussi être des trouble-fête, c’est à eux de décider », a ajouté le Finlandais, estimant toutefois que Damas était « sur un chemin constructif ». Plusieurs éléments permettent d’expliquer cette volonté européenne de s’impliquer beaucoup plus que par le passé. L’engagement au Liban permet à l’Union d’envisager tout haut la possibilité de déployer des troupes « à Gaza et ailleurs » pour faire respecter un éventuel accord de paix israélo-palestinien, a ainsi expliqué le chef de la diplomatie finlandaise. Cette perspective, qui a toujours été rejetée par Israël, est désormais jugée crédible à Bruxelles, où l’on estime que la politique israélienne de retrait unilatéral de certaines parties seulement des territoires occupés a du plomb dans l’aile. Pour les Européens, cette intervention démontre aussi que seule l’Union peut jouer dans cette région un rôle que les États-Unis, englués en Irak et considérés comme des alliés inconditionnels d’Israël par les pays arabes, ne peuvent remplir. Mais malgré ses bonnes intentions, l’UE n’a pour l’instant avancé aucune piste concrète pour relancer le processus de paix. Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a lui aussi estimé hier qu’un gouvernement palestinien d’union nationale auquel participerait le Hamas serait une « ouverture » vers la fin du boycott du mouvement islamiste par l’UE. Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos a également « encouragé » la création d’un tel gouvernement d’union nationale.

L’Union européenne, encouragée par son engagement unanime dans la nouvelle force de maintien de la paix au Liban, plaide pour une relance plus large du processus de paix au Proche-Orient, en particulier entre Israéliens et Palestiniens. Jusqu’à présent, l’UE n’a disposé que d’un strapontin politique alors qu’elle a soutenu économiquement à bout de bras...