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Les lecteurs ont voix au chapitre

Libanais à Aqaba Je suis un citoyen libanais en visite en Jordanie. Le mardi 29 août 2006, nous avons fait un trajet de quatre heures de Amman à Aqaba où, à notre arrivée, nous avons été surpris par le fait que les citoyens libanais présents en Jordanie avec un visa de touriste sont interdits d’entrée à Aqaba. Nous avons dû retourner à Amman. Il paraît que personne n’est informé de cet interdit et que l’on préfère garder un profil bas. Jamal EL-ASSAAD Des raisons d’espérer À quoi aura-t-il servi ce conflit sanglant? Finalement, le cessez-le-feu continue d’être respecté (on se croise les doigts). Des problèmes à résoudre, il en reste ! Israël veut faire preuve de bonne volonté en entamant un mouvement de retrait. De son côté, il reste au Liban à obtenir un tracé de ses frontières avec la Syrie, de parachever le déploiement de la troupe au Sud et à l’Est, d’entamer le vaste chantier de la reconstruction – on en passe... La présence de l’armée, épaulée par la Finul, devrait empêcher tout incident susceptible de déboucher sur un conflit plus large, ce qui devrait être possible si on s’attaque aux causes des crises précédentes. Malgré les pertes en vies humaines, malgré les terribles dégâts subis, le Libanais continue de croire à un avenir meilleur. Encore faudrait-il lui donner des raisons d’espérer. Hilda DADOURIAN Exploits Résister à 15 ans d’occupation syrienne est un exploit. Résister 11 ans en prison et en sortir avec les mêmes convictions est un exploit. Subir 15 ans d’exil en France et revenir libre est un exploit. Faire de Beyrouth une ville vivante après des décennies de guerre est un exploit. Que la livre libanaise résiste au séisme du 14 février 2005 est un exploit. Que le peuple du Liban se soulève et réclame son indépendance est un exploit. Chasser les troupes syriennes du Liban est un exploit. Avoir un vrai gouvernement représentatif à la place du gouvernement de fantômes de Karamé est un exploit. Insister sur l’indépendance du Liban malgré tous les assassinats et les bombes est un exploit. Résister à la manifestation du 5 février 2006 est un exploit. Battre la France au basket dans ces conditions est un exploit. Avoir 1,5 million de touristes par an est un exploit. Faire baisser le chômage au Liban, même de 1%, est un exploit Être encore optimiste au Liban est un exploit. Résister 33 jours à Israël ne l’est pas encore. Le match face à Israël n’est pas encore fini pour savoir qui a gagné. Nous menons juste au score. Dans cinq, dix ans, si notre économie démontre qu’elle a tenu le choc, si notre mer est à nouveau propre, si le million de réfugiés et les 250000 Libanais qui ont quitté leur pays reviennent, alors, oui, nous aurons gagné. Khalil CHÉHADÉ La vie au Liban Une personne de mon âge a vécu quatre guerres, mais ne se rappelle que de trois. L’année 1999-2000 était ma première année universitaire au Liban. En 2002, je pars pour la France; après y avoir passé un an et demi, je rentre terminer mes études au pays de mon enfance. En 2006, je décroche un contrat de travail à Dubaï très intéressant. J’hésite et décide finalement de rester ici, où j’ai reçu une offre moins attirante, mais comment se résoudre à quitter son cher pays, sa culture, sa maison, sa famille, ses amis? Août 2006, je suis toujours là, mais ma décision est prise : à la moindre étincelle, je m’en vais. Faudrait-il qu’une étincelle se produise pour effacer d’un trait le concept de patriotisme? Cette éducation que j’ai reçue dans le respect de ma citoyenneté dans laquelle j’ai appris à respecter mon pays, ma nation, les principes ? Tout cela ne trouve désormais aucun sens. Aujourd’hui, je suis différent d’un certain nombre de personnes, pour qui être patriote, ce n’est pas aimer son pays, mais suivre une idéologie étrangère. Plus rien ne sera le même pour moi et pour 200000 nouveaux déplacés. Marwan Camille NACOUZI À qui profite cette guerre ? Après 33 jours de guerre, les fermes de Chebaa n’ont pas été libérées, les prisonniers n’ont pas été échangés, le plan des mines anti-personnel n’a pas été livré et le Hezbollah n’a pas été désarmé ni démantelé (terme utilisé par Israël). Au contraire, ce parti a résisté, prouvant ainsi qu’il n’est pas une milice terroriste, mais une armée parfaitement entraînée et équipée. À tel point que le ministre israélien de la Défense a reconnu lui-même qu’il n’était pas possible de le désarmer par la force. Mais cela ne veut pas dire que le Hezbollah a gagné. Il a réussi à faire perdre à l’ennemi son aura d’invincibilité, à prouver au monde entier que le vrai terroriste c’est l’État hébreu qui a détruit la moitié du Liban et causé la mort de plus d’un millier de martyrs dont 30% d’enfants, sans compter les milliers de blessés innocents. Sur le plan économique, les résultats de cette guerre sont les suivants (en dollars US, au 31/07/2006, d’après le premier rapport de l’Economic Support Centre du 4/08/2006): pertes directes: 2,5 milliards – pertes touristiques: 3 milliards – pertes d’investissement: 2 milliards – pertes d’exportation: 200 millions – pertes de revenus fiscaux: 66,3 millions – recul économique: 1,1 milliard – Total: 9,5 milliards de dollars US. Peut-on encore parler de victoire? Pour Israël peut-être, qui a réalisé son rêve de détruire notre économie. Peut-être aussi pour l’armée libanaise qui a pu opérer son déploiement au Sud, après 40 ans d’éloignement forcé. N’aurait-on pas pu obtenir ce même résultat en évitant les ravages d’une guerre? Michel BARDAWILl
Libanais à Aqaba

Je suis un citoyen libanais en visite en Jordanie. Le mardi 29 août 2006, nous avons fait un trajet de quatre heures de Amman à Aqaba où, à notre arrivée, nous avons été surpris par le fait que les citoyens libanais présents en Jordanie avec un visa de touriste sont interdits d’entrée à Aqaba.
Nous avons dû retourner à Amman. Il paraît que personne...