Yémen Saleh lance sa campagne électorale dans le fief de la rébellion

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, candidat à sa propre succession, a lancé hier sa campagne électorale pour l’élection du 20 septembre, à Saada (Nord-Ouest), fief de la rébellion zaïdite opposée à son régime, en l’appelant à fonder un parti politique. Lors d’un rassemblement, M. Saleh a appelé les dirigeants de la rébellion à quitter la clandestinité, à fonder un parti et à exercer leurs droits civiques. Il a adressé cette invitation à Abdel Malek et Yehia al-Houti, frères du chef rebelle Hussein al-Houti tué en 2004, ainsi qu’au chef des opérations du groupe Abdallah al-Rizami. « Je les appelle à regagner leur foyer pour exercer leurs droits civiques. Ils ont le droit – s’ils le veulent – de fonder un parti politique », a lancé M. Saleh. Les trois hommes, qui ont bénéficié d’une amnistie présidentielle en septembre 2005, continuent pourtant à se réfugier dans les montagnes d’al-Naqaa, à la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite. La rébellion est dirigée par Badreddine al-Houti depuis la mort de son fils, Hussein al-Houti, tué par les forces gouvernementales en septembre 2004. Des dizaines de milliers de personnes ont assisté au rassemblement de M. Saleh, entouré de mesures de sécurité draconiennes. Il s’agit de la première visite du président à Saada depuis le début des accrochages entre les forces de l’ordre et la rébellion zaïdite en 2004, qui ont fait environ 700 morts et des centaines de blessés. Le zaïdisme est une branche du chiisme qui tire son nom de l’imam Zaïd, qu’elle reconnaît comme le 5e et dernier imam. Il représente près de 30 % de la population du Yémen, surtout dans le Nord-Ouest.