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Environnement Attaqué par un grand requin blanc au large du Cap, Achmat est sans rancune

Achmat Hassiem a eu le pied droit arraché par un grand requin blanc au large du Cap, dans le sud-ouest de l’Afrique du Sud. Mais l’homme se dit sans rancune et appelle, comme la majorité des experts qui relativisent la menace, à éviter toute « hystérie ». «Il a eu mon pied, j’ai eu sa dent. Nous sommes quittes », explique Achmat Hassiem, un imposant sauveteur de 24 ans en montrant le morceau de dent tranchant comme un rasoir, extrait par les médecins de son mollet mutilé. Achmat est perplexe devant les appels à l’abattage des requins qui ont suivi sa rencontre avec l’un d’eux le 13 août, au large de Sunrise Beach. « Vous ne pouvez pas leur reprocher d’être ce qu’ils sont. Ce sont des grands prédateurs », explique-t-il à l’AFP à son domicile de Strandfontein, près de False Bay, dans la province du Western Cape. Les accidents restent relativement rares. Au cours des cinq dernières années, sept personnes ont été attaquées par des requins au large des côtes du Cap. Trois sont mortes. Parmi elles, Tyna Webb, 77 ans, dévorée alors qu’elle faisait sa nage quotidienne au large de Fish Hoek, en novembre 2004. Les experts reconnaissent qu’il y a eu une augmentation du nombre d’accidents, mais soulignent qu’elle doit être mise en perspective avec l’augmentation sensible du nombre de personnes pratiquant des sports nautiques. Dans les années 60, le nombre moyen d’incidents liés à des requins (attaques de personnes ou d’embarcations) était de 0,1 par an. Ce chiffre est passé à 0,3 dans les années 70, à 0,6 dans les années 80 et à 0,7 dans les années 90, explique Geremy Cliff, membre du Natal Sharks Board (NSB). Pour la période 2000-2005, une moyenne de 1,3 incident par an a été enregistrée. Selon Cliff, « l’hystérie » qui s’est récemment emparée des médias locaux après l’accident d’Achmat est sans fondement au regard de ces chiffres. De plus, souligne-t-il, il est erroné d’imaginer les requins en permanence en train de « roder en quête de proies humaines ». Selon lui, les filets de protection ne sont pas une bonne option car ils sont très onéreux, difficiles à entretenir et tuent un grand nombre de poissons de toutes espèces. L’abattage des requins blancs n’est pas non plus envisageable, dans la mesure où il s’agit d’une espèce protégée. De plus, cela n’aurait en tout état de cause qu’un faible impact sur la sécurité des humains. « Cela reviendrait à une décision symbolique pour apaiser la colère des gens. Car si vous vouliez véritablement éviter tout accident, il faudrait exterminer tous les requins... », explique Gregg Oelofse, porte-parole du Shark Working Group, organisation qui rassemble des spécialistes de l’animal. Paul Botha, organisateur de compétitions de surfs, ne partage toutefois pas cet avis. Selon lui, il y a eu une augmentation sensible du nombre de requins à False Bay, en raison du statut d’espèce protégée dont bénéficie le requin blanc et du manque de nourriture lié à une pêche trop intensive. « Nous avons créé un problème. Nous avons une surpopulation de requins qui n’ont pas assez à manger. Quelque chose doit être fait », affirme-t-il, suggérant la mise en place d’une « équipe de guetteurs de requins » qui surveillerait les animaux proches de la côte et tuerait les plus agressifs. Mais son analyse n’est corroborée par aucune étude. « Nous voyons plus de requins simplement parce que nous avons de meilleurs jumelles », ironise Robin de Kock, directeur de Surfing South Africa. Achmat, lui, est déterminé à retourner à l’eau. « Je dois être honnête : j’ai un peu peur. Cela va me prendre un peu de temps, mais j’y retournerai, c’est certain. »
Achmat Hassiem a eu le pied droit arraché par un grand requin blanc au large du Cap, dans le sud-ouest de l’Afrique du Sud. Mais l’homme se dit sans rancune et appelle, comme la majorité des experts qui relativisent la menace, à éviter toute « hystérie ».
«Il a eu mon pied, j’ai eu sa dent. Nous sommes quittes », explique Achmat Hassiem, un imposant sauveteur de 24 ans...