Violente manifestation contre le chômage à Gaza

Des heurts ont éclaté hier à Gaza entre plusieurs centaines de Palestiniens manifestant pour obtenir du travail et les forces de sécurité. La police a tiré des coups de feu en l’air pour disperser la foule, qui s’était rassemblée devant le bâtiment du Parlement et lançait des pierres. Aucune victime n’a été signalée, mais la manifestation est la plus violente depuis que les islamistes du Hamas ont été investis à la tête du gouvernement. De nombreux manifestants qui travaillaient en Israël ont perdu leur emploi lorsque la deuxième intifada, qui a éclaté à l’automne 2000, a conduit à l’annulation de leur permis de franchir la frontière et ils n’ont pas retrouvé de travail depuis. L’Union des travailleurs palestiniens, qui organisait la manifestation, est affiliée au Fateh, le mouvement nationaliste du président Mahmoud Abbas défait par le Hamas aux élections législatives de janvier dernier. Annonçant le déblocage d’une aide financière dans les prochains jours, Mouchir al-Masri, haut dirigeant du mouvement islamiste, s’en est pris implicitement au Fateh, reprochant à « une formation politique particulière » d’instrumentaliser la crise sociale pour ternir l’image du gouvernement. Parallèlement, environ 300 enseignants membres du Hamas ont manifesté à Ramallah pour demander la dissolution de l’Autorité palestinienne, si les salaires des fonctionnaires n’étaient pas versés et les ministres du mouvement islamiste libérés par Israël. Pendant ce temps, un ministre et 12 députés palestiniens du Hamas ont comparu hier devant un tribunal militaire israélien qui a décidé de les maintenir en garde à vue jusqu’au 17 septembre, ont indiqué leurs avocats. Les 13 responsables du Hamas sont accusés d’« appartenance à une organisation terroriste ». Par ailleurs, le Palestinien Marwan Barghouthi, un populaire chef du Fateh et de l’intifada, a été transféré de sa prison israélienne des environs de Tel-Aviv vers une autre dans le désert du Néguev, ont indiqué hier des sources palestiniennes et israéliennes. Dans un communiqué, la « campagne pour la libération de Marwan Barghouthi » a dénoncé ce transfert, le qualifiant de mesure « arbitraire » destinée à « isoler » M. Barghouthi des autres cadres de mouvements palestiniens détenus à Hadarim. Sur le terrain, trois Palestiniens ont été tués hier et deux autres blessés par des tirs de l’armée israélienne à Gaza. Les cinq Palestiniens ont été touchés lors d’un raid aérien israélien dans le quartier de Choujaiya, dans l’est de la ville de Gaza. Dans la matinée, neuf Palestiniens ont été blessés dans un raid aérien israélien contre un groupe d’activistes dans le même quartier, selon des sources médicales.