Ahmadinejad rejette la résolution du Conseil de sécurité exigeant une suspension de l’enrichissement d’uranium L’Iran menace de frapper « le cœur de Tel-Aviv » en cas d’agression israélienne ou américaine

L’Iran, où l’on fêtait hier dans la rue la « victoire » du Hezbollah libanais contre Israël, a menacé de frapper « le cœur de Tel-Aviv » de missiles en cas d’agression israélienne ou américaine. «Les missiles (d’une portée) de 70 km du Hezbollah ont transformé Israël en pays des fantômes (...). S’ils (États-Unis et Israël) veulent agresser l’Iran, ils doivent avoir peur du jour où nos missiles de 2 000 km (Shahab-3) frapperont le cœur de Tel-Aviv », a déclaré un important religieux conservateur. Le président américain George W. « Bush et (le Premier ministre israélien Ehud) Olmert doivent savoir que jouer avec l’islam est jouer avec la queue du lion », a ajouté Ahmad Khatami, un des rares religieux habilités par le pouvoir à prononcer le sermon de la prière du vendredi dans la capitale. Dès lundi soir, des jeunes à moto ou en voiture ont circulé dans les principales artères de la capitale avec le drapeau jaune du Hezbollah pour fêter la « victoire » des combattants chiites. Des Téhéranais sont montés sur les toits pour crier « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand), comme il est de tradition de le faire le 11 février pour l’anniversaire de la victoire de la révolution islamique de 1979. Devant certaines administrations, gâteaux et boissons étaient distribués pour fêter cette « victoire », après la cessation des hostilités entre le Hezbollah et Israël lundi matin. Le président américain George W. Bush, qui a affirmé lundi que le Hezbollah avait subi une défaite au Liban, a mis en garde contre l’ampleur que pourrait prendre un tel conflit si l’Iran disposait de l’arme nucléaire. « L’Iran a signifié clairement qu’il veut la destruction d’Israël. Nous ne pouvons qu’imaginer quels dangers bien plus grands ferait courir ce conflit si l’Iran avait l’arme nucléaire comme il en a la volonté », a-t-il dit. Or le Conseil de sécurité des Nations unies a donné jusqu’au 31 août à la République islamique pour suspendre ses activités nucléaires sensibles. Mais les dirigeants iraniens ont affirmé ces derniers jours qu’ils refusaient une telle suspension. De son côté, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a rejeté hier la résolution du Conseil de sécurité exigeant une suspension de son enrichissement d’ici au 31 août. Le président iranien a toutefois ajouté, lors d’un rassemblement à Ardébil (Nord-Ouest) retransmis par la télévision d’État, que l’Iran allait « donner (sa) réponse à la date prévue », le 22 août, à l’offre des grandes puissances. Il a par ailleurs déclaré que « le peuple iranien veut créer un Proche-Orient sans la présence des États-Unis et sans le régime usurpateur sioniste ». « Les pays oppresseurs ont pour objectif de créer un nouveau Proche-Orient qui sera prisonnier des États-Unis, de la Grande-Bretagne et du régime sioniste », a-t-il dit.