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Actualités - CHRONOLOGIE

Polémique autour des explosions « accidentelles » ou « terroristes » de dimanche à Bagdad L’armée américaine accuse l’Iran d’entraîner les chiites radicaux irakiens

Une controverse est née hier après les explosions qui ont tué 57 personnes, dimanche, dans le sud-est de Bagdad, l’armée américaine ayant assuré qu’elles étaient « accidentelles » alors que les autorités irakiennes condamnent « des attentats terroristes ». Le bilan pourrait encore s’alourdir, les services de secours n’ayant pas encore dégagé tous les décombres des immeubles écroulés. Toutefois, hier, l’armée américaine a mis en doute l’origine criminelle des explosions sur les lieux desquelles se sont relayés de nombreux services publics, pompiers, police, sécurité civile ou ambulanciers. « Nos spécialistes en explosifs ont rapporté qu’il y avait eu une importante explosion de gaz au premier étage de l’immeuble. Les autres explosions découlent de la première. Il n’y a pas d’éléments permettant d’affirmer que quelque chose d’autre en soit la cause », a déclaré le général William Caldwell, porte-parole de la force multinationale, lors d’une conférence de presse. Un groupe sunnite a revendiqué hier ces explosions sur un site Internet. « Dieu a permis à vos frères des Soldats des compagnons du Prophète de mener une nouvelle opération qui a tué plus de 50 rafidhis (terme péjoratif désignant les chiites) et en a blessé plus de 100 », affirme le communiqué, dont l’authenticité n’a pas pu être établie. Interrogé sur les propos du général Caldwell par l’AFP, Ali Hussein, du bureau de presse du Conseil des ministres, a maintenu la version des autorités. « La première explosion était une roquette Katioucha tirée sur un marché. Puis une voiture piégée a explosé à 100 mètres de la première explosion. Il y a eu ensuite une explosion dans un autre immeuble. Un kamikaze s’est alors infiltré dans les services de secours et s’est fait exploser », a-t-il dit. Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, qui est chiite, avait déclaré que les « terroristes takfiris (...) ont planifié ces horribles crimes pour tuer le plus d’innocents possible. C’est la preuve de leur haine pour l’Irak et une tentative pour inciter à la division et attiser les violences confessionnelles ». L’enquête irakienne s’oriente vers un attentat visant des chiites, car si le quartier est mixte, la zone touchée est largement chiite. Selon la version irakienne, la méthode utilisée avec des tirs de roquettes et des engins piégés rappelle celle utilisée lors de l’attentat de Karrada où une trentaine de personnes avaient été tuées le 26 juillet. Lors du point de presse pendant lequel il a évoqué les explosions, le général Caldwell a mis en cause l’Iran : « Certains groupes extrémistes chiites ont été entraînés par des tiers associés à l’Iran. Des armes et la technologie pour la confection d’engins artisanaux ont été fournies à ces éléments extrémistes. » « Nous avons des preuves (...) Nous avons trouvé des munitions récentes. Elles venaient d’Iran. Nous croyons que des éléments chiites (irakiens) se sont rendus en Iran pour être entraînés, mais jusqu’à quel point ceci est connu ou soutenu par le gouvernement iranien, c’est incertain », a-t-il précisé. D’autre part, douze personnes ont été tuées hier à travers le pays. Quatre, dont un policier, sont mortes lors d’explosions de voitures piégées à Bagdad et près de Baaqouba. Les huit autres, dont trois femmes tuées à leur domicile à Amara et deux cheikhs tribaux, ont été tuées par des hommes armés.
Une controverse est née hier après les explosions qui ont tué 57 personnes, dimanche, dans le sud-est de Bagdad, l’armée américaine ayant assuré qu’elles étaient « accidentelles » alors que les autorités irakiennes condamnent « des attentats terroristes ». Le bilan pourrait encore s’alourdir, les services de secours n’ayant pas encore dégagé tous les décombres...