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CRISE Les pertes du secteur agricole estimées à plus de 120 millions de dollars

La guerre menée par Israël au Liban a particulièrement affecté le secteur agricole, qui contribue à hauteur de 7 % du PIB. En effet, la plupart des surfaces cultivées du pays se trouvent au Sud et dans la plaine de la Békaa, les deux régions les plus touchées par les bombardements, où de nombreux champs ont été brûlés. De plus, les récoltes ne peuvent être écoulées, ni à l’intérieur ni à l’extérieur du pays, à cause de la coupure des routes, du bombardement des camions transportant les fruits et légumes et de la fuite de la main-d’œuvre, majoritairement étrangère. Le président de l’Union des syndicats des agriculteurs et des fermiers, Antoine Hoyek, a déclaré hier que les pertes subies par le secteur agricole ont été évaluées à plus de 120 millions de dollars, selon un bilan préliminaire. Il a appelé à la création d’une caisse de soutien afin de dédommager les agriculteurs et de relancer le secteur agricole. M. Hoyek a également appelé à reporter, pour au moins un an, les échéances des traites commerciales des agriculteurs auprès des banques et d’annuler les intérêts dessus. « Les dégâts du secteur sont essentiellement dus à l’exode des Libanais de leurs villages, au manque de main-d’œuvre agricole, à la difficulté de l’acheminement de la production et à la chute des exportations », a-t-il résumé. Les secteurs de production agricole qui ont été les plus touchés sont les melons, les légumes, les pommes de terre, le tabac, les agrumes, les lentilles en provenance du Sud et environ l’ensemble de la production agricole de la Békaa. « Nous sommes incapables d’évaluer exactement les pertes dues à l’arrêt de l’irrigation des champs au Sud et le problème de la sècheresse qui en découle et qui touche une dizaine de dounoms », a indiqué M. Hoyek. Il a mis en garde contre un prolongement de la crise qui pourrait alourdir les dégâts et affecter la cueillette des olives au Sud et à Nabatiyé où les plantations s’étendent sur des surfaces de plus de 200 000 dounoms. « L’estimation des pertes subies par le secteur avicole et la pisciculture sera probablement faite après l’arrêt des hostilités en raison de l’incapacité de les recenser actuellement », a-t-il conclu. La CCIAB parle de catastrophe Le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB), Ghazi Koraytem, s’est également inquiété hier de la situation du secteur, qualifiée de « catastrophe ». Dans un communiqué, il a reconnu que « si l’ensemble des secteurs économiques doit faire face à des pertes considérables, le secteur agricole – réservoir de nourriture et de matières premières vitales – est parmi les plus touchés. Cela fait craindre une coupure des vivres, l’arrêt de la production agricole et la destruction des saisons et des industries agroalimentaires ». Et d’ajouter : « Contrairement aux secteurs de production comme l’industrie, où les pertes sont visibles, le secteur agricole semble le plus affecté sur le long terme, parce qu’il repose beaucoup sur la stabilité et la sécurité. » Bien que la main-d’œuvre agricole reste très mal mesurée, l’agriculture fait vivre des familles entières, a souligné M. Koraytem, mettant en garde contre les risques d’une crise sociale. L’avenir de l’économie du Sud dépendra de la solution adoptée pour mettre fin au conflit, et de la durée de sa mise en œuvre, a-t-il fait remarquer. Les modalités de cette solution, notamment en ce qui concernera la mobilité des habitants de la région, risquent de prolonger la crise, de conduire au délaissement de la planification et d’empêcher le respect des contrats pour les saisons prochaines. « L’impact se fera ressentir sur de larges tranches de la société, menaçant ainsi la sécurité et la stabilité sociales », a-t-il prévenu. Le président de la CCIAB a aussi insisté dans son communiqué sur la forte interdépendance des secteurs de production, indiquant que « tout dégât qui toucherait un des secteurs productifs ne tardera pas à se répercuter sur les autres. C’est pourquoi les secteurs agricole et industriel – notamment l’industrie agroalimentaire – qui sont intimement liés entre eux, seront amenés à faire face aux mêmes types de problèmes, comme la hausse des coûts, la pénurie de matières premières, l’enfermement des régions sur elles-mêmes et l’étroitesse du marché intérieur ».
La guerre menée par Israël au Liban a particulièrement affecté le secteur agricole, qui contribue à hauteur de 7 % du PIB. En effet, la plupart des surfaces cultivées du pays se trouvent au Sud et dans la plaine de la Békaa, les deux régions les plus touchées par les bombardements, où de nombreux champs ont été brûlés. De plus, les récoltes ne peuvent être écoulées, ni à...