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ÉTATS-UNIS La Fed devrait miser sur le statu quo pour la première fois en deux ans

La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait décider demain, pour la première fois en deux ans, de ne pas relever ses taux afin de donner un peu d’air à la croissance, selon une majorité d’analystes. La Banque centrale réunit son comité de politique monétaire (FOMC) demain pour réexaminer le niveau de son principal taux directeur, fixé à 5,25 % après 17 relèvements consécutifs. « La décision sera beaucoup moins évidente à prendre cette fois que lors des précédentes réunions », avertissent les économistes de Goldman Sachs dans une note. L’économie doit en effet affronter des risques contradictoires entre ralentissement de la croissance (ce qui plaide pour une pause) et accélération de l’inflation (ce qui incite à la hausse des taux). Les responsables de la Fed eux-mêmes ont reconnu leur perplexité, l’un d’entre eux chiffrant à « 50-50 » les chances d’une hausse des taux, une semaine avant la tenue du FOMC. Pour la Banque centrale, l’élément déterminant devrait être l’affaiblissement du marché du travail révélé vendredi par le rapport sur l’emploi. L’économie n’a créé que 113 000 emplois en juillet et le chômage a bondi de 4,6 à 4,8 %, un signe incontestable de la décélération de la croissance amorcée au printemps. « La faible croissance du deuxième trimestre et les créations d’emplois décevantes en juillet signifient que la Fed va sans doute faire une pause mardi », estime Nariman Behravesh de Global Insight. Vendredi, les marchés à terme ne chiffraient plus qu’à 18 % la probabilité d’une hausse de taux, contre 44 % avant la publication du rapport sur l’emploi. Ce serait la première fois depuis juin 2004 que la Banque centrale n’augmente pas le loyer de l’argent. Cela n’est pas sans risque dans un contexte d’accélération de l’inflation. En juillet, les salaires ont plus progressé que prévu (+0,4 % sur un mois et 3,8 % sur un an), et l’ensemble des indices des prix sont désormais largement au-dessus de la zone de tolérance de la Fed. « Tous les indicateurs d’inflation sont passés à l’orange et risquent de virer au rouge d’ici peu », avertit M. Behravesh. Pour la minorité d’économistes pariant sur une hausse mardi, c’est ce danger qui primera. « Pour ramener l’inflation dans la zone de confort, la croissance doit ralentir, et la Fed pourrait aider cela en resserrant encore un peu sa politique monétaire », avancent les analystes de Goldman Sachs. Les autres estiment que la Banque centrale va sans doute courir le risque inflationniste – pour le moment du moins. Du côté des salaires, le président de la Fed, Ben Bernanke, a récemment dit être peu inquiet d’un effet de second tour. Et il estime que le ralentissement de la croissance permettra de contenir la hausse des prix. L’idée est que la Banque centrale pourrait faire une pause mardi pour mieux repartir ensuite. « L’inflation plaide fortement pour une nouvelle hausse de taux » après la réunion de demain, estime Ethan Harris de Lehman Brothers. M. Bernanke avait évoqué dès avril la « possibilité » que, « à un moment donné », la Fed fasse une pause, le temps de glaner plus d’informations, sans que cela signifie un arrêt définitif des hausses de taux. Pour Lehman Brothers, le Fed funds va culminer à 5,75 % avant de redescendre fin 2007. Mais d’autres analystes prédisent la première baisse bien avant. « Le rapport sur l’emploi soulève la possibilité que la prochaine modification des taux de la Fed sera une baisse, et non une hausse, en fin d’année ou en début d’année prochaine », estime John Lonski de Moody’s Investors Service.
La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait décider demain, pour la première fois en deux ans, de ne pas relever ses taux afin de donner un peu d’air à la croissance, selon une majorité d’analystes.
La Banque centrale réunit son comité de politique monétaire (FOMC) demain pour réexaminer le niveau de son principal taux directeur, fixé à 5,25 % après 17 relèvements...