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Actualités - CHRONOLOGIE

Paralysée par les bombardements, l’aide échappe aux Libanais

Les efforts d’assistance pour près d’un million de déplacés au Liban sont paralysés par les bombardements israéliens, assurent les organismes de santé, et les mises en garde contre les risques d’épidémies pour les derniers habitants du Sud se multiplient. Des personnes particulièrement vulnérables, comme les enfants, les vieillards ou les malades chroniques, sont également privées du minimum d’hygiène et de toute aide médicale, soulignent des sources de santé. « Le transport est le problème numéro un », a expliqué un responsable du Haut Comité de secours. « Nous n’avons pas de couloirs humanitaires et nous devons obtenir via l’ONU l’autorisation des Israéliens pour chaque convoi d’aide et de carburant », a-t-il ajouté, parlant sous le couvert de l’anonymat. Outre cette contrainte, la destruction des ponts ou des routes rend de plus en plus aléatoire l’approvisionnement par voie terrestre (en provenance de la Syrie) et la distribution à l’intérieur du pays de ce qui peut parvenir par voie de mer ou par avion. Ces expéditions aussi doivent être approuvées par Israël. Ces obstacles ont commencé à avoir des effets désastreux sur les populations les plus fragilisées forcées à l’exode, indiquent des sources médicales. Ainsi, le coordinateur des activités de santé pour la Fédération des handicapés, le Dr Rafic al-Amine, a affirmé que la majorité des personnes atteintes d’un handicap n’avaient plus accès à leurs traitements ou à leurs médecins. « Les malades n’ont pas les flacons vides des médicaments qu’ils prennent régulièrement et le plus souvent pas d’ordonnance, et les parents ne connaissent pas le diagnostic établi, ce qui rend encore difficile le suivi de leur cas », a-t-il expliqué. Pour Abdel Karim Sarhan, président de la Fédération des paralytiques, ce groupe aussi est particulièrement en danger, que ce soit les grands paralysés ou les paralysés partiels. « Les médicaments, les chaises roulantes, les matelas spéciaux, les pansements stériles, tout manque », assure-t-il. Il cite l’exemple d’Abdallah Balhass, 70 ans, qui souffre d’hémiplégie. Il a perdu la mémoire et l’usage du langage, et il est seul avec sa femme dans un centre d’accueil à Saïda. Ils partagent une pièce avec huit autres personnes, et sa femme ne parvient plus à s’occuper de lui. « Il faut à tout prix le transférer dans un centre spécialisé », assure Abdel Karim Sarhan. Mais pour les malades, tout comme pour le reste de la population, se déplacer est devenu un problème sans solution. « Notre plus grande inquiétude est l’hygiène. Il fait chaud et les gens ne peuvent pas se laver, ni même se laver les mains », a expliqué Paul Sherlock, un conseiller de l’Unicef. « Les nouveau-nés boivent de l’eau tirée des rivières », a-t-il souligné. Dysenterie et choléra menacent, alors que les tentatives pour approvisionner les villages en eau potable se heurtent à des difficultés pour circuler sur les routes du Sud, visées par les bombardements. « Nous ne pouvons pas nous déplacer librement à cause des bombardements israéliens. Nous ne pouvons pas envoyer des convois sans la permission des Israéliens. Nous devons négocier tous nos déplacements. Il y a un vrai danger », a conclu M. Sherlock.
Les efforts d’assistance pour près d’un million de déplacés au Liban sont paralysés par les bombardements israéliens, assurent les organismes de santé, et les mises en garde contre les risques d’épidémies pour les derniers habitants du Sud se multiplient.
Des personnes particulièrement vulnérables, comme les enfants, les vieillards ou les malades chroniques, sont...