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Pourquoi l’armée doit intervenir

La résistance n’a pas pour vocation de faire face à une invasion généralisée. De par sa construction, elle ne peut qu’opérer de manière brève, ponctuelle et répétée dans l’objectif d’un harcèlement militaire permanent de l’ennemi. Hier, nous pensions encore que nous pouvions préserver notre armée et épargner certaines de nos villes qui ne sont pas encore gravement touchées. Nous pensions aussi que cette situation de chaos ne durerait pas longtemps et surtout qu’après le massacre de Cana, nous bénéficierions de l’autorité du Conseil de sécurité qui condamnerait les crimes de guerre d’Israël et ordonnerait un cessez-le-feu immédiat. Cela n’a visiblement pas été le cas, et nous savons tous pourquoi… D’un autre côté, je pense qu’il ne faut guère espérer (ou craindre d’ailleurs, je n’en sais rien) l’intervention militaire de qui que ce soit en notre faveur. La Syrie ne fait que de la figuration et ne mettra pas en péril sa relative quiétude pour venir à la rescousse de Libanais qui, juge-t-elle, ont été jusqu’à vouloir s’ingérer dans ses affaires intérieures par une tentative de déstabiliser son régime après le récent retrait des forces syriennes du Liban. L’Iran n’interviendra pas non plus. Il sait que la moindre action de sa part serait automatiquement exploitée par les États-Unis – qui n’en peuvent plus d’attendre les inspections répétées de l’AIEA et les ultimatums du Conseil de sécurité – pour justifier une frappe aérienne sur les centrales d’enrichissement d’uranium. Aussi, dans l’hypothèse où Israël aurait obtenu le feu vert pour une invasion du Liban-Sud sur une vingtaine de kilomètres – ce qui semble être désormais le cas – et, dans la mesure où le « puissant » ennemi y mettrait les moyens nécessaires, il serait inutile de continuer à mener des batailles de village en village. Le Hezbollah prendrait alors l’initiative, a priori judicieuse, de se retirer en emportant son matériel, quitte à reprendre sa mission de résistance, alors parfaitement justifiée, une fois que la zone d’invasion se serait stabilisée. Cependant, la communauté internationale nous aurait déjà préparé la suite : la « zone de sécurité » qui serait établie par Israël serait reprise par une force multinationale d’interposition. Hormis le fait qu’il s’agisse là, à mon sens, d’une nouvelle occupation à caractère occidental, le Liban se sera vu imposer une sorte d’application de la résolution 1559 par la force et non par la voie d’un dialogue interne portant sur une entente avec la Résistance sur « la meilleure stratégie à adopter pour défendre les intérêts de la nation », qui sont principalement : le retrait israélien des fermes de Chebaa, la libération des otages libanais en Israël, la remise des plans des champs de mines implantées par Israël au Liban-Sud et, surtout, l’application du droit au retour des réfugiés palestiniens, actuellement au Liban, dans leurs territoires d’origine. En tenant compte du fait que certains ne cachent pas leur souhait d’un anéantissement du Hezbollah, même en ces temps difficiles où seule l’unité nationale pourrait encore nous sauver, la présence imposée de cette force multinationale sera sans doute vécue comme une défaite d’une partie des Libanais face à une autre dont la volonté aura été soutenue par l’Occident et mise en œuvre par Israël. Il se pourrait peut-être, et je dis bien peut-être, que la branche armée du Hezbollah puisse être mise hors d’état de nuire (à Israël par Israël). Cependant, la frustration inévitable de la communauté chiite du Liban constituera sans doute la graine d’une nouvelle guerre civile. Voilà pourquoi je dis qu’il est temps, aujourd’hui mieux que demain, d’ordonner à l’armée libanaise de se mobiliser totalement pour soutenir activement, et sans équivoque possible, la résistance du Hezbollah face au projet d’invasion israélo-américain. Cela nous coûtera probablement très cher, mais je crois que c’est le prix à payer pour notre unité nationale et notre stabilité interne à venir. Si nous devons gagner cette guerre, gagnons-là tous ensemble et nous convaincrons plus tard la Résistance de rejoindre l’armée une fois que nos conditions légitimes seront satisfaites. Si nous devons la perdre, ayons au moins l’honneur de la perdre ensemble, pour préserver l’unité des Libanais et l’avenir des enfants du Liban. Je crois que le temps presse et qu’il est urgent que l’armée libanaise prenne une position claire. Le monde doit savoir que c’est le Liban tout entier qu’Israël agresse et que le Liban se défend dans l’unité de toutes ses composantes. Gérard-Philippe ZEHIL France
La résistance n’a pas pour vocation de faire face à une invasion généralisée. De par sa construction, elle ne peut qu’opérer de manière brève, ponctuelle et répétée dans l’objectif d’un harcèlement militaire permanent de l’ennemi. Hier, nous pensions encore que nous pouvions préserver notre armée et épargner certaines de nos villes qui ne sont pas encore...