Monaco n’a plus le droit à l’erreur

Après une saison 2006-2007 apocalyptique où trois entraîneurs se sont succédé et les résultats sportifs ont frôlé le néant (10e de L1), Monaco, sous la conduite de son nouvel entraîneur, Laszlo Boloni, n’a plus le droit de décevoir lors de cette saison 2006-2007 de football. Le président Michel Pastor ne s’en cache pas: «Il est certain que je souhaite une bien meilleure saison que celle de l’an passé.» Vice-championne d’Europe en mai 2004, l’AS Monaco a, il est vrai, en deux ans, perdu tout le bénéfice de son flamboyant parcours d’alors. Après Didier Deschamps démissionnaire dès septembre dernier et après l’intérim Jean Petit, l’Italien Francesco Guidolin n’a jamais su travailler avec le groupe. Le club paie désormais les conséquences de cette gestion humaine désastreuse : seuls quatre joueurs (Givet, qui est très intéressé par un départ à la Juve, Roma, Bernardi et Zikos) ont connu l’épopée européenne. À la veille du coup d’envoi de la nouvelle saison, le mot d’ordre est simple: «On parle de reconstruction, de retrouver l’identité, de jeunesse, je pense que c’est intelligent», glisse l’entraîneur Boloni, arrivé de Rennes. «Cela fait quelque temps que l’on parle de ça, rétorque le capitaine Givet. L’an dernier a été un échec. On n’a pas su relever les challenges. Si on apprend d’une telle saison, on n’apprend plus rien d’une deuxième identique.» Pour ne pas avoir à revivre le même cauchemar, la direction du club a tout changé : l’entraîneur et son staff (seul reste Laurent Banide, l’adjoint), le directeur général (Marc Keller a été nommé à la place de Fabrice Poullain) et la direction de la communication (Thierry Hubac a remplacé Sonia Diaz). «Ouvrir la porte aux jeunes» Seul l’effectif n’est pas encore définitif. Boloni commence d’ailleurs à s’inquiéter. «J’attendais plus tôt de nouveaux joueurs qui ne sont pas arrivés», disait-il d’ailleurs avant de partir en stage en Italie (du 20 au 26 juillet). Depuis, personne n’est arrivé. L’entraîneur monégasque recherche un latéral droit, un défenseur central droit et un milieu relayeur. Cela fait beaucoup aussi près de l’ouverture du championnat. «La volonté est également d’ouvrir les portes aux jeunes du centre de formation», précise Michel Pastor. Actuellement, Boloni n’a pas d’autre choix. Mais l’un d’eux, Olivier Veigneau, sait qu’il faudra de toute façon batailler. «Si certains d’entre nous ont repris avec les “pros”, souligne-t-il, et si le “coach” part du principe qu’une place se gagne sur le terrain, il y aura beaucoup de concurrence. Et forcément, certains jeunes resteront sur le carreau. » Pourtant, même en reconstruction, «Monaco se doit de jouer l’Europe», comme le dit Sébastien Grax, de retour de prêt de Troyes. Sylvain Monsoreau et Jérémy Menez, recrues de l’été, sont animés du même état d’esprit. «J’ai été séduit par le discours de Boloni et par les ambitions du club, certifie le premier. Mon passage à Lyon m’a permis de progresser. Mes ambitions personnelles sont grandes également.» «On doit prouver que Monaco est un grand club, poursuit le second. Il y a un nouveau projet et un challenge personnel intéressant à relever pour moi. Je suis là pour grandir, c’est-à-dire jouer et gagner des titres.»