Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L’État hébreu multiplie les « messages » à l’adresse de Damas Israël ne veut pas de guerre avec la Syrie, mais les risques de dérapage sont omniprésents

Israël assure qu’il ne veut pas la guerre avec la Syrie malgré le soutien de ce pays au Hezbollah, mais des analystes mettent en garde contre un risque de dérapage qui pourrait embraser toute la région. Depuis deux jours, les responsables israéliens, conscients de la situation fragile et complexe qui prévaut dans la région avec les influences syriennes et iraniennes au Liban, ont voulu rassurer Damas. « Nous avons annoncé à de multiples reprises que nous n’avons aucune intention offensive vis-à-vis de la Syrie », a réaffirmé hier le ministre de la Défense, Amir Peretz. « Nous faisons tout pour que la situation avec la Syrie reste inchangée et nous espérons que le message sera bien entendu », a-t-il ajouté, espérant que le « Hezbollah n’entraînera pas Damas dans le conflit ». Ces déclarations sont intervenues après que l’armée israélienne eut mis en garde le gouvernement d’Ehud Olmert sur la mise en état d’alerte, à son niveau maximum, de l’armée syrienne qui a fait craindre à l’État hébreu une éventuelle implication de Damas dans le conflit. À la lumière de ces renseignements militaires, le gouvernement a décidé de donner son feu vert à la mobilisation de trois divisions afin de parer « à toute éventualité ». Israël a ainsi voulu envoyer un deuxième message à Damas, accusé de fournir des armes aux combattants du Hezbollah : « Si nécessaire nous utiliserons toute la force pour défendre Israël et compléter notre campagne », a prévenu M. Olmert jeudi. « Les Syriens savent que nous sommes en alerte », a-t-il dit, alors qu’un haut responsable, proche de M. Olmert, cité par le quotidien Yediot Aharonot, a indiqué que « personne ne peut fermer les yeux sur les développements du côté syrien ». Selon la radio publique israélienne, le gouvernement Olmert est toutefois dans sa grande majorité opposé à toute escalade avec la Syrie. Seul Avi Dichter, le ministre de la Sécurité intérieure, s’est prononcé en faveur d’une attaque contre des objectifs syriens lors de la réunion du cabinet de sécurité la veille. Le professeur Eyal Zisser, spécialiste de la Syrie et du Hezbollah, estime peu probable un embrasement général. Mais il met en garde contre des « erreurs » qui pourraient être commises des deux côtés et faire basculer toute la région. « Le président syrien Bachar el-Assad n’est pas aussi malin que son père Hafez et il pourrait commettre une erreur. Tout comme Israël peut en commettre une », prévient-il. « Les mauvais calculs ne sont pas impossibles. Les uns pourraient mal interpréter les initiatives des autres ». Mais, poursuit M. Zisser, « ni Israë ni la Syrie n’ont un intérêt dans l’escalade. Surtout pas la Syrie qui ne souhaite pas être entièrement détruite comme le Liban ». La presse israélienne a adopté un ton plus inquiétant. « Au cours de cette semaine, l’armée a attaqué des convois (d’armes) dès qu’ils sont entrés au Liban (par la Syrie). La prochaine fois, cela pourrait avoir lieu cinq minutes plus tôt, en territoire syrien. Il n’y a alors qu’un pas vers la guerre », souligne Ben Caspit, éditorialiste du Maariv. Alex Fishman, éditorialiste du Yediot Aharonot, est encore plus alarmiste. « Nous entamons une semaine avec un bon niveau d’espoir diplomatique mais avec un potentiel de détérioration de la situation militaire d’une ampleur que la région n’a pas connu depuis longtemps ».
Israël assure qu’il ne veut pas la guerre avec la Syrie malgré le soutien de ce pays au Hezbollah, mais des analystes mettent en garde contre un risque de dérapage qui pourrait embraser toute la région.
Depuis deux jours, les responsables israéliens, conscients de la situation fragile et complexe qui prévaut dans la région avec les influences syriennes et iraniennes au Liban,...