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Somalie Un ministre assassiné à Baïdoa après une vague de démissions

Un ministre du gouvernement de transition somalien a été assassiné hier à Baïdoa, ville où siègent les institutions de transition, au lendemain d’une vague de démissions du cabinet, impuissant à établir son autorité sur un pays en guerre civile depuis 1991. Abdalla Derrow Issak, ministre des Affaires constitutionnelles et fédérales, « a été abattu par un inconnu armé », a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat un de ses proches, joint à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) depuis la capitale. Le mobile du meurtre n’avait pas été établi immédiatement hier soir. « Le ministre a été atteint de trois balles alors qu’il quittait la mosquée » après la traditionnelle prière du vendredi, a raconté Abdi Aden, habitant de Baïdoa, témoin de la scène. « Les gens se sont précipités (vers lui) quand il a été atteint. Il est mort pendant son transfert à l’hôpital. Personne n’a poursuivi l’assaillant », a ajouté ce témoin. « Des dizaines de policiers sont arrivés sur les lieux et ont immédiatement commencé à interroger les témoins », a indiqué de son côté sous couvert d’anonymat un policier. « La police est incapable d’arrêter les criminels, ce qui amènera beaucoup de gens à prendre en charge eux-mêmes la loi », jugeait toutefois un habitant de la ville, Abdillahi Hassan, 32 ans. les islamistes ont soupçonné l’Éthiopie d’être à l’origine de cet assassinat. Mercredi, un député, Mohammad Ibrahim, avait déjà été grièvement blessé par balles dans la ville. De très nombreuses armes de guerre circulent en Somalie, pays livré au chaos depuis 1991, et des incidents mineurs dégénèrent régulièrement en affrontements meurtriers entre hommes armés. Le président du Parlement de transition, Sharif Hassan Sheikh Aden, a aussitôt « condamné le meurtre du ministre. C’est un crime inacceptable contre nos efforts pour ramener la paix en Somalie », a-t-il déclaré à l’AFP. « Le gouvernement va enquêter et montrer que sa responsabilité est que les criminels ne restent pas impunis », a-t-il ajouté. Abdalla Derrow Issak était membre du gouvernement depuis la mise en place des institutions de transition fin 2004. Il est le premier responsable politique d’envergure à être assassiné depuis que le président Abdullahi Yusuf Ahmad a pris ses fonctions en 2004. Ancien directeur d’école dans sa région natale de Bakol (Sud), il avait également été membre de l’éphémère gouvernement en exil formé en 2000 à Djibouti. Son assassinat intervient au lendemain de la démission de 18 membres du cabinet, hostiles à la politique du Premier ministre, Ali Mohammad Gedi, en particulier sur le soutien militaire éthiopien au gouvernement de transition. Hier, le gouvernement a tenté de minimiser la portée de ces démissions, en affirmant qu’elles « ne vont pas ébranler ses performances ». Selon le vice-ministre de l’Information, Salad Ali Jeeley, « tous ceux qui ont démissionné seront remplacés dès que possible ». Les démissionnaires dénoncent le soutien militaire apporté par Addis Abeba au gouvernement. L’arrivée de troupes éthiopiennes aux alentours de Baïdoa – démentie par Addis Abeba – est survenue après que le Premier ministre eut accusé la semaine dernière les milices des tribunaux islamiques de se préparer à attaquer la ville. En juin, elles avaient déjà pris le contrôle de la capitale et d’une partie du pays.
Un ministre du gouvernement de transition somalien a été assassiné hier à Baïdoa, ville où siègent les institutions de transition, au lendemain d’une vague de démissions du cabinet, impuissant à établir son autorité sur un pays en guerre civile depuis 1991.
Abdalla Derrow Issak, ministre des Affaires constitutionnelles et fédérales, « a été abattu par un inconnu...