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Actualités - CHRONOLOGIE

Les habitants et les réfugiés de Aïn Ebl sommés de partir L’armée israélienne resserre son étau sur Bint Jbeil

L’armée israélienne cherchait hier à resserrer l’étau autour de Bint Jbeil, bastion du Hezbollah au Liban-Sud, qu’elle tente depuis plusieurs jours de conquérir à travers de très violents combats, et au prix de pertes importantes. Dans ce cadre, l’armée israélienne a donné l’ordre aux habitants du village de Aïn Ebel de l’abandonner en prévision d’un assaut qui, selon des sources sécuritaires, prépare la poursuite de l’encerclement de la ville. Dans le même temps, le pilonnage d’objectifs au Liban-Sud et dans la vallée de la Békaa s’est poursuivi, tuant au moins dix civils et un gendarme. La Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) a ainsi indiqué hier que des unités israéliennes sont déployées dans le secteur des trois localités frontalières de Maroun al-Ras, Bint Jbeil et Yaroun, dans le secteur central du Liban-Sud, un triangle où de violents combats opposent les combattants du Hezbollah aux Israéliens. L’armée israélienne a en outre affirmé avoir pénétré à Bint Jbeil, dans laquelle d’intenses combats se déroulent toujours. « Les forces israéliennes sont entrées dans la ville où elles ont fait face à d’intenses attaques de la part des hommes armés du Hezbollah », indique un communiqué de l’armée, avant d’ajouter : « Les combats se poursuivent dans le secteur. » Des accrochages sporadiques ont également eu lieu entre les unités israéliennes, à l’entrée sud de Bint Jbeil, et des combattants hezbollahis postés à Saff al-Hawa, une colline distante de 2 km. Le périlleux exode vers le Nord se poursuit Par ailleurs, l’armée israélienne a donné l’ordre hier aux habitants de Aïn Ebel de l’abandonner en prévision d’un assaut qui préparerait la poursuite de l’encerclement de Bint Jbeil. Aïn Ebel, qui compte environ 6 000 habitants, abrite plus de 10 000 habitants de villages voisins, enjoints par Israël de les abandonner aux premiers jours de l’offensive lancée le 12 juillet. Selon certaines sources citées par l’AFP, l’objectif des unités israéliennes est de prendre position à Aïn Ebel pour poursuivre vers l’ouest leur encerclement de Bint Jbeil, des blindés israéliens étant d’ailleurs déjà en position à l’entrée est de la ville. Les habitants de Aïn Beal et Batoulieh, deux localités voisines, ont également été sommés de partir. Enfin, 600 civils libanais fuyant leurs villages bombardés ont trouvé refuge au quartier général de la Finul, à Naqoura. « Un millier d’autres civils venant d’autres villages de la zone frontalière avaient trouvé refuge mercredi dans une position du bataillon ghanéen de la Finul à Douhaïra, et 670 d’entre eux ont ensuite fui vers le port de Tyr, tandis que 330 sont restés sur place en attendant que la Finul les évacue vers Tyr », indique un communiqué de la Force. Les civils continuent ainsi à payer lourdement le prix de la guerre. Au moins dix d’entre eux, dont un Nigérian, et un gendarme libanais ont été tués dans les bombardements hier, portant à 418 tués, dont 349 civils, le nombre de personnes qui ont péri au seizième jour de l’offensive israélienne. Les véhicules sont toujours la cible des missiles israéliens, puisqu’un homme a été tué dans un raid mené à la tombée de la nuit (mercredi) contre sa voiture sur la route de Rayak, tandis qu’un autre a été tué et un autre blessé lors de la destruction d’une camionnette transportant un chargement de légumes sur la route de Barr Élias, dans la Békaa. Une troisième camionnette a été détruite dans un raid mené par un drone israélien à l’est, non loin de la frontière syrienne. C’est la première fois qu’il est fait état de l’usage d’un avion sans pilote armé pour mener une frappe au Liban depuis que les hostilités ont commencé. Le conducteur de la camionnette a réchappé « par miracle et est sain et sauf », a précisé la police. Selon les premiers chiffres du syndicat des transporteurs terrestres, plus de 450 camions et poids-lourds ont, depuis le 12 juillet, été détruits dans les bombardements israéliens qui ont visé des convois ou des aires de stationnement de ces véhicules dans plusieurs régions libanaises. Les bombardements de Tyr ont également été particulièrement meurtriers hier, plusieurs bâtiments ayant été en outre détruits durant les dernières heures. Les avions israéliens avaient auparavant lancé plus de 400 obus sur la localité de Khiam. L’aviation a également bombardé à 6h30 la localité de Bazalié, au nord de Baalbeck, où une maison a été détruite. 600 morts : le véritable bilan Pendant ce temps, au moins 65 civils, dont un grand nombre d’enfants, sont toujours ensevelis sous les décombres de leurs maisons pilonnées il y a onze jours dans la région de Tyr, selon un décompte pour l’AFP du responsable des opérations de secours dans cette région. Les cas de civils ensevelis pourraient d’ailleurs considérablement aggraver le bilan des pertes humaines libanaises. Le ministre de la Santé, Mohammad Khalifé, a ainsi indiqué que les seize jours de bombardements israéliens pourraient avoir causé plus de 600 morts au Liban. Selon lui, les hôpitaux ont recensé 401 corps de civils tués par des frappes aériennes de « Tsahal ». « En plus de ces victimes, il y a encore 150 à 200 corps enfouis sous les décombres. Nous n’avons pas été capables de les retirer car les zones où ils sont morts sont sous les tirs », a-t-il ajouté. Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’armée israélienne a également frappé à proximité d’un poste de l’armée libanaise dans la région de Amchit, sans faire de victime. Les missiles israéliens ont visé une antenne et un centre de communication relevant de Radio-Liban, provoquant un incendie dans les parages. Si l’armée israélienne n’a fait état d’aucune perte humaine militaire hier, deux combattants de la Résistance ont été tués, a annoncé la formation chiite dans un communiqué, sans préciser le lieu ou la date de leur décès. Le Hezb a en outre annoncé au total la mort de 30 de ses combattants, y compris deux secouristes, tandis que le mouvement Amal a annoncé la mort de six de ses militants depuis le 12 juillet. Une permanence d’Amal au Sud a été détruite hier lors d’un raid aérien. Par ailleurs, les tirs de roquettes du Hezbollah se poursuivent toujours sur la Galilée. Le parti de Dieu a tiré hier une cinquantaine de roquettes sur les localités de Kiryat Shmona, Safed, Rosh Pina, Nahariya et Shlomi, dans le nord d’Israël, faisant quatre blessés. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait « promis » mardi soir que le Hezb frapperait au-delà de Haïfa, avec des missiles de plus longue portée, mes ses « promesses » ne s’étaient toujours pas concrétisées hier soir.
L’armée israélienne cherchait hier à resserrer l’étau autour de Bint Jbeil, bastion du Hezbollah au Liban-Sud, qu’elle tente depuis plusieurs jours de conquérir à travers de très violents combats, et au prix de pertes importantes. Dans ce cadre, l’armée israélienne a donné l’ordre aux habitants du village de Aïn Ebel de l’abandonner en prévision d’un assaut...