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Guantanamo : l’Administration Bush cherche une solution mais défend ses choix

Le ministre américain de la Justice, Alberto Gonzales, a adopté mardi un profil bas devant une commission du Sénat, tout en défendant les choix de l’Administration Bush sur les tribunaux militaires d’exception établis pour juger les détenus de Guantanamo. Dans le même temps, le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Snow, a expliqué que le gouvernement travaillait à un nouveau cadre juridique pour traduire en justice les terroristes présumés, en précisant qu’aucune date butoir n’avait été déterminée. La Cour suprême des États-Unis ayant estimé fin juin que le président n’avait pas l’autorité pour établir les tribunaux militaires d’exception, le gouvernement s’est tourné vers le Congrès. La semaine dernière, deux juristes de l’Administration avaient estimé devant la commission des affaires judiciaires du Sénat que les parlementaires pouvaient se contenter de ratifier la procédure en l’état. Mardi, pressé de questions par les mêmes sénateurs, Alberto Gonzales n’a pas été aussi direct. Invitant les élus à considérer le schéma actuel comme « un point de départ pratique », le ministre a cependant rappelé les difficultés que les soldats pourraient rencontrer pour respecter des procédures trop complexes. « Les procédures que le Congrès adoptera devront être équitables, mais elles devront aussi refléter le fait que nous sommes toujours en guerre et que nos hommes et nos femmes sur le front agissent dans une zone de guerre, pas dans l’atmosphère protégée d’un laboratoire du FBI », a-t-il déclaré. Le débat, prévu pour la rentrée, s’annonce houleux. Certains membres de la majorité républicaine à la Chambre des représentants paraissent tout disposés à accepter de ratifier sans broncher les tribunaux spéciaux, mais d’autres membres influents de la majorité républicaine semblent prêts à tenir tête. L’essentiel est « de trouver le meilleur moyen d’aller de l’avant », a estimé Tony Snow à la Maison-Blanche, sans prendre position entre les partisans des tribunaux d’exceptions et ceux qui préféreraient aménager le système déjà existant des cours martiales. « La dénomination est moins importante que le fait d’obtenir un résultat juste », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, c’est le 12 septembre pour les gens au ministère de la Justice. Et demain, ce sera encore le 12 septembre. Nous nous battons, chaque jour, pour la sécurité et la sûreté des Américains », a pour sa part insisté Alberto Gonzales. Humble mais tenace face à des sénateurs souvent intraitables, Alberto Gonzales, ancien conseiller juridique de George W. Bush, a défendu tous les choix controversés de la Maison-Blanche : rejet initial des conventions de Genève, écoutes extrajudiciaires, poursuites contre des journalistes, transfèrement de prisonniers par la CIA. Interrogé sur le cas du Canadien Maher Arar, arrêté sur des soupçons de terrorisme lors d’une escale en 2002 et transféré vers la Syrie où il dit avoir été torturé, le ministre a répondu qu’il s’agissait d’une « expulsion conforme à notre législation sur l’immigration ». Alberto Gonzales a également dénoncé les recours déposés par les détenus de Guantanamo qui contestent leur détention. Pour le gouvernement, une loi promulguée fin décembre, qui limite strictement ces procédures, aurait dû avoir un effet rétroactif sur celles en cours.
Le ministre américain de la Justice, Alberto Gonzales, a adopté mardi un profil bas devant une commission du Sénat, tout en défendant les choix de l’Administration Bush sur les tribunaux militaires d’exception établis pour juger les détenus de Guantanamo.
Dans le même temps, le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Snow, a expliqué que le gouvernement travaillait à un...