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New Delhi reporte une nouvelle fois les discussions, sans toutefois les annuler Le processus de paix Inde-Pakistan survivra aux attentats de Mumbai

Les attentats de Mumbai, où New Delhi voit la main de groupes aidés par Islamabad, vont retarder mais pas enterrer le processus de paix entre l’Inde et le Pakistan, estiment des analystes. En visite vendredi dernier à Mumbai, le Premier ministre indien Manmohan Singh a affirmé que « les terroristes », responsables des attentats qui ont fait mardi 181 morts, ont été soutenus par des « éléments de l’autre côté de la frontière », dans une allusion claire au Pakistan rival. Islamabad a estimé « infondées » ces allusions. Selon la police, les explosions survenues dans des trains de banlieue portent la marque du Lashkar-e-Taiba, un groupe islamiste extrémiste basé au Pakistan et actif au Cachemire indien, en proie à une insurrection séparatiste depuis 1989. Les rebelles islamistes basés au Pakistan avaient également été accusés de l’attaque contre le Parlement fédéral à New Delhi, en décembre 2001, qui avait failli déclencher une nouvelle guerre indo-pakistanaise. Ce n’est qu’après de longs mois de tension qu’un processus de paix avait été entamé en janvier 2004 entre les deux pays, déjà entrés trois fois en guerre depuis la partition de 1947. La « profonde colère » et « la grande angoisse » dans lesquelles les attentats ont plongé l’Inde vont « empêcher que les choses se passent comme avant », reconnaît Uday Bhaskar, expert des questions de sécurité à New Delhi. « Mais je crois que le processus de paix est suffisamment résistant pour continuer », estime-t-il. Hier, l’Inde a reporté les discussions de paix avec le Pakistan qui devaient se tenir les 20 et 21 juillet à New Delhi, selon un haut responsable du ministère indien des Affaires étrangères qui a requis l’anonymat. « Nous leur avons dit que l’environnement n’était pas favorable », a-t-il expliqué. Le numéro deux de la diplomatie indienne, le secrétaire aux Affaires étrangères Shyam Saran, a cependant assuré que personne ne pouvait douter de « l’engagement de l’Inde » en faveur du processus de paix, admettant que chaque attentat provoquait « une opinion publique négative ». Selon les enquêtes d’opinion, une majorité d’Indiens s’oppose à la poursuite des discussions de paix tant que le Pakistan ne s’en prend pas aux mouvements terroristes transfrontaliers. « Continuer à négocier dans un environnement comme celui-là est ridicule et non productif et donnerait l’impression d’un État qui fait peu de cas du fait que certains de ses citoyens soient tués », estime le commentateur de télévision Barkha Dutt dans le quotidien Hindustan Times. « Le gouvernement va hésiter à faire comme si rien ne s’était passé, mais je ne m’attends pas à ce que des modifications soient apportées aux CBM (« mesures de création de confiance » faisant partie du processus de paix) qui ont une base populaire » des deux côtés de la frontière, déclare un haut responsable des services de renseignements indiens, B. Raman. « Le gouvernement indien sait qu’il est dans son intérêt à long terme de parler avec le Pakistan », rappelle S. Chandrasekharan, directeur du Groupe d’analyse pour l’Asie du Sud, basé à New Delhi. La fin du processus de paix « ne ferait que renforcer les extrémistes », estime le général de corps d’armée pakistanais à la retraite Talat Masood. « Ceux qui provoquent la terreur en seraient les bénéficiaires. »
Les attentats de Mumbai, où New Delhi voit la main de groupes aidés par Islamabad, vont retarder mais pas enterrer le processus de paix entre l’Inde et le Pakistan, estiment des analystes.
En visite vendredi dernier à Mumbai, le Premier ministre indien Manmohan Singh a affirmé que « les terroristes », responsables des attentats qui ont fait mardi 181 morts, ont été soutenus...