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Une mission pour Amal : empêcher une répétition des événements de 1969

À l’occasion du débat tenu au cours de la Conférence nationale du dialogue, autour de la stratégie libanaise de défense contre les visées israéliennes, les groupuscules palestiniens prosyriens, notamment le FPLP-CG de M. Ahmad Jibril, ont souhaité être considérés comme une part entière de cette stratégie. Ce développement s’est produit après les événements dans le sud du pays, dans la dernière semaine du mois de mai. La ligne de front entre le Liban et Israël s’était embrasée opposant les combatants du Hezbollah aux soldats de l’armée israélienne. Cette flambée de violence est survenue après des attaques aériennes israéliennes en réaction à un tir de missiles Grad du côté libanais de la frontière contre les localités israéliennes. Les résultats des investigations de la Finul ont révélé que les Palestiniens prosyriens sont les auteurs de cet acte, selon le commandement de la force onusienne. Les Libanais, et en particulier les habitants du Sud, sont confrontés aux risques désastreux de voir se produire un effondrement d’un statu quo déjà fragile. L’évolution de la politique des Palestiniens prosyriens rappelle celle, de triste mémoire, de la fin des années 60. En effet, à partir de 1968, le régime baassiste de Syrie avait armé et encouragé les Fedayine à s’infiltrer au Liban et, ainsi, à affronter les forces légales libanaises. Cet appui fut capital à l’OLP pour arracher à l’État libanais la signature de l’Accord du Caire, considéré comme le facteur important de l’embrasement général dans le pays, le 13 avril 1975. Les dirigeants actuels en Syrie poussent leurs alliés parmi les Palestiniens à suivre la même voie, et cela depuis le retrait total des troupes de leur pays du Liban, fin avril 2005. Les accrochages entre le FPLP-CG de Jibril et le Fateh-Intifida avec les soldats libanais se multiplient depuis la volonté affichée par le gouvernement libanais de mettre un terme à la présence armée palestinienne hors des camps. Le gouvernement libanais, l’Autorité palestinienne et même le Hamas sont d’accord pour régler le problème de l’armement à l’intérieur des camps en même temps que les questions d’ordre humanitaire de la population civile palestinienne. Par contre, les groupuscules palestiniens prosyriens ont lié le désarmement hors des camps au retour des réfugiés en Palestine, puis à l’octroi aux Palestiniens des mêmes droits civils que les Libanais et enfin revendiqué l’insertion de cet armement dans la stratégie de défense libanaise contre les visées israéliennes. Cette revendication signifie clairement l’aval de la légitimité politique et officielle libanaise à l’armement palestinien hors des camps. Il s’agirait là d’un nouvel accord entre le gouvernement libanais et les Palestiniens prosyriens, semblable dans sa portée négative à l’Accord du Caire. Cet accord avait provoqué, en réaction, un regroupement du leadership chrétien qui s’était mobilisé pour soutenir l’autorité de l’État libanais, mais également il avait provoqué en outre l’émergence d’une nouvelle mouvance politique au sein de la composante chiite regroupée autour de l’imam Moussa Sadr. Au nombre des raisons invoquées pour motiver l’apparition de cette nouvelle force politique figuraient les dangers encourus par les chiites du Sud suite aux opérations anti-israéliennes des Fedayine. Le mouvement Amal, lancé par l’imam Moussa Sadr, est demeuré vigilant face aux activités militaires palestiniennes jusqu’en 1990, tout en participant aux clivages politiques et armés interlibanais. Les risques pesant sur les Libanais du Sud en raison des interventions armées des groupuscules palestiniens prosyriens ainsi que les atteintes qu’ils portent à l’ordre public dans les régions où ils se déploient hors des camps sont des facteurs suffisants pour provoquer une réaction du mouvement Amal. Les activités militaires des Palestiniens prosyriens ne répondent en aucun cas aux besoins et attentes des Libanais du Sud. Bien au contraire, elles sont en harmonie avec des politiques externes. Le mouvement Amal et à sa tête le chef du Législatif M. Nabih Berri ont pour mission de faire obstacle aux menées de ces groupuscules. Un consensus s’est fait entre les composantes du 14 Mars et le Courant patriotique libre pour appliquer la recommandation de la Conférence nationale du dialogue de mettre fin à l’armement palestinien hors des camps. La réalisation de cet objectif passera par le Conseil des ministres et nécessitera probablement des mesures de sécurité. Les représentants du mouvement Amal au sein du gouvernement auront la tâche de cautionner une telle démarche et, dans le même temps, de défendre le gouvernement devant les membres de la Chambre des députés. Amal aura aussi à protéger cette politique devant la composante chiite du pays et, naturellement, à dénoncer les groupuscules palestiniens prosyriens qui feraient valoir de prétendus droits. En définitive, Amal aura à couvrir politiquement les initiatives des forces légales afin de paver la voie au rétablissement de la souveraineté de l’État libanais. Ibrahim K. GEMAYEL

À l’occasion du débat tenu au cours de la Conférence nationale du dialogue, autour de la stratégie libanaise de défense contre les visées israéliennes, les groupuscules palestiniens prosyriens, notamment le FPLP-CG de M. Ahmad Jibril, ont souhaité être considérés comme une part entière de cette stratégie.
Ce développement s’est produit après les événements dans...