Cyclisme - Landis prend les commandes de la course Denis Menchov vainqueur de la onzième étape du Tour de France

Le Russe Denis Menchov a remporté hier la 11e étape du Tour de France cycliste, disputée sur 206,5 km entre Tarbes et Pla-de-Beret, en Espagne. Au terme des six heures six minutes et 25 secondes de course, le coureur de la Rabobank a devancé les Américains Levi Leipheimer (Gerolsteiner) et Floyd Landis (Phonak), qui prend du même coup le maillot jaune de leader. Après plusieurs tentatives, une première échappée est partie après 36,5 km avec les Espagnols David de la Fuente (Saunier Duval) et Iker Camano (Euskaltel), bientôt rejoints par l’Allemand Fabian Wegmann (Gerolsteiner) et un troisième Espagnol, Juan Antonio Flecha (Rabobank). L’écart entre les hommes de tête et le peloton est monté jusqu’à huit minutes au km 58, avant de diminuer sensiblement au fil des difficultés, et notamment lors de l’ascension du Tourmalet. Au sommet du col, les fuyards ne comptaient plus que 4’04’’ d’avance, tandis que le Français Thomas Voeckler se lançait à la poursuite des échappés. Camano était lâché par ses compagnons de route et bientôt repris par Voeckler qui pointait à une minute des hommes de tête à cinq kilomètres du sommet du col de Peyresourde. Mayo abandonne Flecha flanchait à son tour et pointait à 30’’ de Wegmann et de De La Fuente, ce dernier franchissant le col en tête juste avant que Voeckler ne soit repris par le peloton dans les derniers mètres de l’ascension, puis Flecha, avant la montée vers le col du Portillon. Avant le passage du col, l’Espagnol Iban Mayo (Euskaltel), qui avait terminé avec le grupetto mercredi et qui a été décramponné dès les premiers lacets du Tourmalet, a abandonné. Son équipe avait annoncé hier que Mayo avait attrapé un rhume dimanche lors du transfert en avion de Lorient à Bordeaux. Dans la foulée, l’équipe T-Mobile lançait une offensive, ayant pour effet immédiat de scinder le peloton en deux, avec un groupe de favoris, qui allait rapidement avaler Wegmann et un groupe maillot jaune. Du groupe de favoris allaient se détacher l’Espagnol David Arroyo (Caisse d’Epargne) et l’Italien Damiano Cunego (Lampre) qui rejoignaient De La Fuente à moins de 30 kilomètres de l’arrivée. Trois kilomètres plus tard, les trois hommes étaient repris par leurs poursuivants, formant un groupe de 19 coureurs qui allait prendre 1’30” sur le groupe du maillot jaune, porté par le Français Cyril Dessel. Emmenés par l’Américain Floyd Landis (Phonak), le groupe des favoris s’écrémait peu à peu et ils n’étaient plus que sept à 10 km de la ligne d’arrivée, comptant trois minutes du gros de la troupe. À 5 km, ils n’étaient plus que cinq : Landis, l’Australien Cadel Evans (Davitamon), le Russe Denis Menchov (Rabobank), l’Espagnol Carlos Sastre (CSC) et l’Américain Levi Leipheimer (Gerolsteiner). Leipheimer attaquait dans les derniers kilomètres, suivi par Landis et Menchov, qui finalement s’imposait. Attention au piège de la 12e étape La 12e étape du Tour de France, sur 211,5 km entre Luchon et Carcassonne, sera aujourd’hui la première d’une série de trois pièges pour les favoris. Carcassonne, qui n’a pas accueilli une arrivée du Tour depuis 25 an, est sans doute très fière de retrouver la plus grande course du monde le 14 juillet, le jour de la fête nationale. « C’est long, mais ce n’est pas difficile », assure Frédéric Moncassin, le directeur sportif de l’équipe de France professionnelle. « Au départ, il y a le col des Ares (deuxième catégorie, km 27) qui n’est pas dur, mais est propice aux attaques. Ensuite, ce n’est pas tout plat, mais il y a toujours la possibilité de souffler entre deux côtes. » Cette étape est promise aux baroudeurs, mais peut surtout s’avérer dangereuse pour les favoris. Il y a de grandes chances que les équipes concernées par le maillot jaune laissent se développer une échappée et, si plusieurs équipes placent un homme devant, qui fera le travail derrière ? « Je vois bien un gros coup avant le jour de repos », assure Charly Mottet, quatrième des Tours de France 1987 et 1991. « Personne ne va contrôler, ou plutôt tout le monde va se retourner vers la T-Mobile, qui est la plus forte, mais est réduite à sept unités. » « La formation allemande aura quand même intérêt à placer l’un des siens dans cette échappée. » « La grande difficulté sera proposée par la chaleur et le vent qui souffle toujours dans cette région. Elle devrait mettre en évidence les Français, toujours très motivés le 14 juillet », poursuit Moncassin. Les classements Étape 1. Denis Menchov (Rus/RAB) les 206,500 km en 6h06’25’’ 2. Levi Leipheimer (É-U/GRL) à 0’00’’ 3. Floyd Landis (É-U/PHO) 0’00’’ 4. Cadel Evans (Aus/DAV) 0’17’’ 5. Carlos Sastre (Esp/CSC) 0’17’’ 6. Michael Boogerd (P-B/RAB) 1’04’’ 7. Haimar Zubeldia (Esp/EUS) 1’31’’ 8. Frank Schleck (Lux/CSC) 1’31’’ 9. Andreas Kloden (All/MOB) 1’31’’ 10. Christophe Moreau (Fra/A2R) 2’29’’. Général 1. Floyd Landis (É-U/PHO) 49h18’07’’ 2. Cyril Dessel (Fra/A2R) à 0’08’’ 3. Denis Menchov (Rus/RAB) 1’01’’ 4. Cadel Evans (Aus/DAV) 1’17’’ 5. Carlos Sastre (Esp/CSC) 1’52’’ 6. Andreas Kloden (All/MOB) 2’29’’ 7. Michael Rogers (Aus/MOB) 3’22’’ 8. Juan Miguel Mercado (Esp/AGT) 3’33’’ 9. Christophe Moreau (Fra/A2R) 3’44’’ 10. Markus Fothen (All/GRL) 4’17’’ 11. Haimar Zubeldia (Esp/EUS) 4’26’’ 12. Patrik Sinkewitz (All/MOB) 5’38’’ 13. Levi Leipheimer (É-U/GRL) 5’39’’ 14. Michael Boogerd (P-B/RAB) 5’54’’.