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HAUTE COUTURE Des rêves cousus d’or pour l’automne-hiver 2006-2007

La haute couture pour l’automne-hiver prochain s’est employée à conjuguer rêve et modernité durant trois jours de défilés à Paris qui ont témoigné d’un goût pour l’ornementation ou, plus rarement, d’une austérité assumée. Les collections sont aussi « plus jeunes, plus modernes », destinées à « une nouvelle cliente », selon Brigitte Bensimon, acheteuse pour la chaîne américaine de magasins Saks Fifth Avenue. C’est le cas notamment de Chanel pour qui Karl Lagerfeld a dessiné une collection qui fait la part belle aux cuissardes ou aux longues mitaines en jean. Mais ces pièces modestes se portent avec de courtes robes couvertes de broderies et de pierreries. L’or envahit même les talons et les cheveux. «C’est un festival Lesage, Montex et Hurel», a reconnu le couturier, en faisant référence à trois célèbres brodeurs. Christian Lacroix, comme John Galliano pour Dior ont offert un fastueux voyage dans le temps où les époques se téléscopent. Toujours inspiré par la renaissance espagnole mais aussi par un musée de la mode idéal, Christian Lacroix a ébloui avec des robes courtes entièrement brodées de paillettes or, argent et cristal ou en brocart voilé d’organza rebrodé, avec des volants soulignés de paillettes, des cardigans brodés d’or et de jais ou en lamé mordoré rebrodé de nacre. De son côté, John Galliano a transporté son public en Toscane dans une époque Renaissance revisitée à la lumière des Visiteurs du soir de Marcel Carné et du rock. Les vêtements sont souvent spectaculaires, proches du costume de théâtre, abondamment brodés, souvent argent, or ou aluminium, mais aussi ornés de plumes. Chez Jean-Paul Gaultier, l’or est plus rare, mais le couturier a proposé un univers enchanté où les modèles au nom d’héroïnes de contes et légendes arborent des jupes de velours strié de fourrure, une veste en plumes de coq, un bustier brodé de cristaux, des robes à l’imprimé lustre, des mousselines rebrodées de cristaux. Féerie aussi chez Franck Sorbier qui, près de 70 ans après Elsa Schiaparelli, a placé sa collection sous le thème du cirque. Là aussi, les broderies sont abondantes, noir et or sur un tutu compressé, métal sur un manteau, paillettes bleues sur une veste. Une robe est entièrement constituée de perles plates, de passementerie noire rebrodée de perles de Tahiti. Chez Givenchy, la collection conçue par Riccard Tisci, déclinée en teintes minérales, laisse au contraire une impression d’austérité, en dépit de coiffes momnumentales, de quelques cristaux éclairant une robe marron, de paillettes brodées sur une autre, de quelques perles noires. Nudité totale en revanche chez Felipe Oliveira Baptista, qui a proposé des robes très structurées, parcourues d’applications dessinant des squelettes d’animaux préhistoriques, ou composées d’une multitude de pliages en organza de soie noir ou blanc rappelant la technique de l’origami. Enfin Adeline André, qui présentait sa collection dans le silence et la fraîcheur d’un jardin, loin de la moiteur et des décibels de la plupart des autres défilés, est restée fidèle à des lignes très épurées, pour une élégance un peu hors du temps, sans fioritures, sans bijoux, avec des mannequins d’âges variables. Les défilés ont drainé leur lot habituel de célébrités, parmi lesquelles les chanteuses Cher et Kylie Minogue, Elton John, Ivana Trump, les comédiennes Liv Tyler, Drew Barrymore, Catherine Deneuve, Anna Mouglalis, Hélène de Fougerolles.

La haute couture pour l’automne-hiver prochain s’est employée à conjuguer rêve et modernité durant trois jours de défilés à Paris qui ont témoigné d’un goût pour l’ornementation ou, plus rarement, d’une austérité assumée. Les collections sont aussi « plus jeunes, plus modernes », destinées à « une nouvelle cliente », selon Brigitte Bensimon, acheteuse...