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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Jusqu’au 14 juillet, à la galerie Pierre Ghattas (Sodeco) La mémoire de Lynne Poole, pour briser les différences

Un retour à la tradition des maîtres avant-gardistes du début du XXe siècle et une nostalgie des pays visités se dégagent du travail de Lynne Poole, qui est affiché, jusqu’au 14 juillet, à la galerie Pierre Ghattas. Croqués avec attention, ses portraits et ses natures mortes témoignent de son écoute sensible de la nature environnante et du genre humain. Si le voyage était un signe astrologique, Lynne Poole serait née sous ce signe-là. De ses pérégrinations à l’époque où elle était officier de l’armée britannique et de ses voyages avec son diplomate de mari, l’artiste a toujours ramené, dans ses malles, des images colorées. Aujourd’hui, ces dernières constituent, en une série d’huiles ou d’acryliques, les « Souvenirs » qu’elle affiche à la galerie Ghattas. Un album de voyage ou un aide-mémoire que Lynne Poole, grande promeneuse à travers le monde et curieuse des cultures diverses, a voulu exprimer en toute authenticité. Un travail humble qui traduit les liens inextricables entre les hommes et tente d’expliquer que, malgré leurs diversités, ils ne sont pas si différents. Lynne Poole a grandi dans une famille aux principes stricts et rigides, et à l’ombre d’un père officier de la marine royale qui l’orientera, malgré ses penchants artistiques, vers une carrière militaire. Cependant, telle une boussole, elle n’aura de cesse de retourner à la peinture qui constitue son jardin secret ou encore son autre moi. En effet, c’est sur la toile que la jeune artiste va s’affranchir de tout lien. Si ses premières études à l’Académie d’art en Angleterre sont sabordées par son père, son voyage en France (pour étudier la langue) sera enrichissant à plus d’un niveau. Anticonformiste C’est en tâtonnant que la jeune artiste va effectuer ses premières ébauches dans l’univers de l’art. Alors que certains commencent par un itinéraire bien tracé, elle, par contre, emprunte les chemins les plus tortueux et les plus aventureux. Une sorte de fugue à travers les rencontres, les galeries et les musées qui se traduira plus tard par un travail à la fois rationnel et exubérant. « J’ai toujours été tiraillée entre des principes rigides bien absorbés, d’une part, et une folle liberté que j’ai longtemps revendiquée, de l’autre », confie Poole. Sur les traces des tribus nomades Massayas ou dans un atelier kényan, en Extrême-Orient, en Malaisie ou en Indonésie, Lynne Poole devient l’objectif baladeur qui saisit les moments et accroche les détails. Constamment à la recherche d’une forme de figure, d’une expression, elle capte l’inspiration partout où elle est et retient les intonations, les voix, les lumières de l’esprit humain. L’artiste va au-delà de la ressemblance pour toucher le moi profond de chaque modèle. Des influences ? Elle en a certes plusieurs. Elle cite Degas, Renoir, Gauguin, Turner ou Constable, mais n’oublie pas de mentionner les arts africains ou ces contemporains, comme Murial Pemberton, qui l’ont marquée par leur « flamboyance», dit-elle dans cet accent très british. «Mon travail est une mixture, tout comme ma vie», poursuit-elle. Un creuset où se mêlent toutes sortes d’apports humains et auquel ses innombrables esquisses donnent la touche finale. Ses pesonnages ? Ce sont ces anonymes rencontrés au coin de la rue, les défavorisés, à l’ombre des spotlights qui, magnifiés par la lumière de l’artiste, reprennent soudain vie. Désormais, sous la touche colorée et tactile de l’artiste qui révèle les émotions enfouies, la masse sans nom a aujourd’hui un, voire plusieurs visages. Toujours à la recherche du spontané, Lynne Poole recrée son paradis perdu empreint de souvenirs. L’œuvre n’est-elle pas cet espace de nostalgie pour chaque artiste ? C’est d’ailleurs pourquoi il y revient toujours. Colette KHALAF

Un retour à la tradition des maîtres avant-gardistes du début du XXe siècle et une nostalgie des pays visités se dégagent du travail de Lynne Poole, qui est affiché, jusqu’au 14 juillet, à la galerie Pierre Ghattas. Croqués avec attention, ses portraits et ses natures mortes témoignent de son écoute sensible de la nature environnante et du genre humain.

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