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Actualités - CHRONOLOGIE

Minotaures et taureaux vus par Goya, Picasso et Gustave Doré

Du Minotaure aux corridas, le taureau a fasciné les hommes depuis des siècles : pour illustrer cette relation d’amour-haine, la Fondation Van Gogh d’Arles présente une série originale de gravures de Goya, Gustave Doré et Picasso. «Ce n’est pas une exposition sur la tauromachie», tranche tout de suite la commissaire de l’exposition, Yolande Clergue. Avant la corrida, il y a eu le mythe grec du Minotaure, ce monstre fabuleux au corps d’homme et à la tête de taureau, fruit des amours de Pasiphaé (fille du dieu soleil) avec un taureau sorti des flots», ajoute-t-elle. Le Minotaure, symbole de virilité et de séduction dangereuse, se retrouve dans l’œuvre de Picasso, exposée au premier étage du palais du XVIIIe siècle qui abrite la Fondation Van Gogh. Dans une gravure de 1933, le peintre espagnol le représente une coupe de vin à la main, couché à côté de sa maîtresse, nue. «Si l’on marquait sur une carte tous les itinéraires par où je suis passé, et si on les reliait par un trait, cela figurerait peut-être un Minotaure», écrivait Picasso. Dans une des pièces maîtresses de l’exposition, une eau-forte retravaillée au burin, Minotauromachie (1935), le Minotaure s’invite dans une corrida aux personnages torturés qui préfigure Guernica. Après des mois de négociations, Anne Clergue, la directrice de la Fondation Van Gogh, a obtenu qu’elle lui soit prêtée par le Musée de Barcelone. Des poteries ainsi qu’une série décomposant le taureau en onze étapes – d’une vision figurative «pleine» et détaillée à une épure faite de quelques traits – sont également exposées. Avant d’arriver au travail de Picasso, le visiteur découvre les gravures en noir et blanc d’un de ses illustres prédécesseurs espagnols: Goya (1746-1828). Dans ces scènes issues du recueil La Tauromachie, Goya a croqué des Maures effectuant une passe de cape à l’aide de leur burnous et des figures effectuées par de célèbres toreros de l’époque. Les expressions et les regards tourmentés, qui rappellent son tableau décrivant la répression du peuple de Madrid par les soldats napoléoniens (Le 3 mai 1808), se retrouvent dans ces scènes de combat. Entre Goya et Picasso, la Fondation Van Gogh a déniché une série de Gustave Doré relatant son voyage en Espagne et les jeux de taureaux qu’il y observe. Avec la précision d’un grand reporter, le Français dépeint l’ambiance survoltée des arènes, la mort du taureau, son énergie désespérée. Pour monter cette exposition originale, la Fondation Van Gogh, située à deux pas des arènes d’Arles, a obtenu nombre d’œuvres de collectionneurs privés ainsi qu’un prêt important du Graphikmuseum Picasso de Münster, en Allemagne. Isabelle WESSELINGH (AFP)
Du Minotaure aux corridas, le taureau a fasciné les hommes depuis des siècles : pour illustrer cette relation d’amour-haine, la Fondation Van Gogh d’Arles présente une série originale de gravures de Goya, Gustave Doré et Picasso.
«Ce n’est pas une exposition sur la tauromachie», tranche tout de suite la commissaire de l’exposition, Yolande Clergue. Avant la corrida, il...