Caméra rapprochée Mondial 1- Cinéma 0

Période de Mondial oblige, nous, pauvres spectateurs et cinéphiles, avons dû subir une bien cruelle punition. C’est une grosse fessée que nous ont dernièrement donné les distributeurs, qui semblent prendre un certain plaisir à nous mettre au coin. Mais réjouissons-nous, car cette malédiction devrait cesser d’ici à quelques jours, plus exactement le 9 juillet, date de la tant attendue finale de la Coupe du monde de foot. Italie, Allemagne, France, Portugal…. aucun film ne peut rivaliser avec ça. Pas étonnant alors que les petits navets poussent comme des champignons et que le caviar du 7e art (si caviar il y a) se fait prier. Inutile donc, d’ici le 9, de s’attendre à quoi que ce soit. Une fois le chiffre impair dépassé, nous pourrons alors espérer dénicher une jolie surprise. Enfin… « jolie surprise » à mettre entre guillemets car après le tas de petites horreurs ingurgitées depuis tant de semaines, de mois et d’années, le spectateur libanais se montre (mal)heureusement plus clément. Un petit rien lui ferait plaisir ! Loin d’exiger le chef-d’œuvre (ce serait trop demander), il se contentera d’un film juste bien fait, avec une mise en scène classique, une histoire plutôt bien foutue et des prestations honnêtes. Du cinéma quoi… Aller, ne soyons pas trop défaitistes en ces temps de spaghetti, de samba, de saucisses de Francfort et de cassoulet, quelques sympathiques cadeaux devraient nous attendre. Des bruits de couloirs annoncent effectivement les sorties de deux ou trois œuvres réjouissantes, dont The Three Burials of Melquiades Estrada (Tommy Lee Jones), Howl’s Moving Castle (Hayao Miyazaki) et Romance and Cigarettes (John Turturro). Et si tout cela n’est que ragot, nous pourrons toujours nous rattacher à un autre chiffre impair, le 11 : coup d’envoi de la reprise de la Semaine de la critique du Festival de Cannes qui se déroulera jusqu’au 17 juillet au théâtre al-Madina. D.D.