Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Éclairage Un « tournant majeur » pour la sécurité du Japon

Les tirs de missiles nord-coréens vont raviver la peur des Japonais devant la menace nucléaire de leur voisin communiste et accélérer le déploiement d’un bouclier antimissile conjointement avec les États-Unis, selon les experts de politique internationale à Tokyo. « Les tirs de missiles sont un tournant majeur pour la sécurité du Japon », a déclaré à l’AFP Takehiko Yamamoto, spécialiste de sécurité régionale à l’Université de Waseda. Il y a huit ans, le premier test d’un missile intercontinental nord-coréen avait « donné un prétexte au Japon pour lancer des satellites espions et commencer à discuter d’un système de défense antimissiles » avec les Américains, rappelle M. Yamamoto. « Les tirs d’aujourd’hui lui fournissent un autre excellent argument en faveur d’un tel bouclier et une bonne raison pour le développer le plus vite possible », souligne-t-il. « (Ces tirs) ont beaucoup surpris le Japon qui croyait que les probabilités étaient faibles », assure Motoi Tamaki, spécialiste japonais du dossier nord-coréen. « À cause de ces tirs, l’opinion publique japonaise va désormais pousser à ce que le pays s’équipe rapidement d’un système d’interception des missiles », prédit M. Tamaki. La « provocation » de Pyongyang risque aussi de « relancer le débat » sur la nécessité de doter l’archipel d’un cadre légal pour lui permettre d’agir directement contre la menace militaire nord-coréenne, ajoute-t-il. Certes, peu d’observateurs s’attendent à ce que Tokyo décide d’actions préventives, comme des frappes, contre la Corée du Nord. La Constitution pacifiste de 1947 impose en effet au Japon de « renoncer pour toujours à la guerre comme droit souverain ainsi qu’à la menace ou à l’usage des armes comme moyens de résoudre les contentieux internationaux ». Mais la droite japonaise milite depuis des années en faveur d’une révision de la Constitution afin que l’archipel puisse se doter de véritables forces armées. En attendant, le Japon s’est placé sous la protection de son allié américain. C’est la raison pour laquelle Tokyo et Washington viennent de signer un accord leur permettant de développer un système de missiles d’interception dans le cadre de leur programme conjoint de bouclier antimissiles. Ce bouclier doit commencer à être déployé dès la fin 2006 ou début 2007 au Japon. Sur le plan politique, les tirs nord-coréens pourraient influer sur la course à la succession du Premier ministre Junichiro Koizumi, qui quitte le pouvoir en septembre, et renforcer le camp des faucons. La crise apporte du grain à moudre aux détracteurs de M. Koizumi qui lui reprochent un piètre bilan en matière de diplomatie asiatique, en raison de la grave crise avec la Chine, selon le politologue Tetsuro Kato.
Les tirs de missiles nord-coréens vont raviver la peur des Japonais devant la menace nucléaire de leur voisin communiste et accélérer le déploiement d’un bouclier antimissile conjointement avec les États-Unis, selon les experts de politique internationale à Tokyo.
« Les tirs de missiles sont un tournant majeur pour la sécurité du Japon », a déclaré à l’AFP Takehiko...