Rechercher
Rechercher

Actualités

Les raisons du «miracle» économique libanais

Le gouverneur de la Banque du Liban a affirmé que «l’économie est en amélioration constante». Y aurait-il donc un miracle libanais? Et cela malgré les événements que continue de vivre notre pays, toutes ses structures ayant été atteintes dans les deux secteurs, privé et public? Il n’est jamais trop tard pour entreprendre un indispensable travail de redressement, car la situation porte atteinte aux fondements même de l’État, dans tous les domaines de la vie sociale et économique. Pour mettre fin à l’anarchie, aux scandales et aux fraudes, il faut relancer une «réforme» de tous les organismes étatiques, qui doit être effectuée sur des bases scientifiques, logiques et dépolitisées. Cela étant, un concours de circonstances et de facteurs explique le mircale libanais: • la situation géographique du Liban, carrefour de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, relais pour le commerce avec les pays du Golfe; • l’ouverture de l’économie vers l’extérieur et la présence des Libanais dans le monde, formant un immense réseau de relations personnelles à travers les différents pays, ce qui explique que les hommes d’affaires (banquiers, commerçants, industriels ou autres) de Beyrouth peuvent entrer en contact aisément, dans n’importe quel marché, avec un compatriote émigré; • la politique gouvernementale favorable au libéralisme. Les principales actions de cette politique libérale ont déjà été mises en vigueur depuis environ 50 ans et le mérite en revient à nos dirigeants de cette époque florissante: – les zones franches de l’aéroport international et du port de Beyrouth ; – le secret bancaire absolu et la liberté de change et de transferts qui font de Beyrouth la capitale bancaire du Moyen-Orient; – l’intérêt que les banques libanaises accordent aux déposants, alors que certaines banques étrangères perçoivent au contraire une commission sur les capitaux, majorée de frais; – la création d’une Association des banques du Liban pour réglementer l’exercice de la profession; – la Banque centrale pour régulariser la liquidité bancaire et le volume du crédit, le maintien d’une monnaie solide, et pour surveiller le fonctionnement et le contrôle des banques, des établissements financiers, des opérations de Bourse, tout en conservant à l’économie son caractère libéral; – la modération du régime fiscal, ce qui incite les capitaux étrangers ainsi que ceux des Libanais d’outre-mer à s’investir au Liban. Ces capitaux tendraient à se placer le plus souvent en biens immobiliers dans la zone de Beyrouth, enregistrant un essor remarquable de l’industrie du bâtiment, généralement de standing élevé. • La coexistence pacifique entre les communautés chrétienne et musulmane, cimentée par un solide sentiment national, malgré les agissements incontrôlés de certains leaders et dirigeants. Ainsi, le «miracle libanais» peut s’expliquer par un remarquable accroissement des disponibilités monétaires, par la stabiltié de la livre sur le marché des changes et par la modération de la hausse des prix. Mais l’économie libanaise a atteint aujourd’hui un stade de son développement où la prévision, notamment face au défi démographique, devient une nécessité urgente. En effet, la population active nationale doit être prise en considération et il convient de mettre en œuvre tous les moyens pour arrêter l’émigration de nos jeunes en âge de revendiquer légitimement une occupation permanente dans leur pays. Les gouvernants responsables doivent prendre toutes les mesures adéquates pour assurer une ère de prospérité économique et de justice sociale. Rudolph A. MANASTERSKI Ancien conseiller à la réforme administrative
Le gouverneur de la Banque du Liban a affirmé que «l’économie est en amélioration constante». Y aurait-il donc un miracle libanais? Et cela malgré les événements que continue de vivre notre pays, toutes ses structures ayant été atteintes dans les deux secteurs, privé et public?
Il n’est jamais trop tard pour entreprendre un indispensable travail de redressement, car la...