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Actualités - CHRONOLOGIE

À partir du 1er juillet, il sera possible de relier en deux jours Pékin à Lhassa, haut lieu touristique et capitale politiquement sensible Une Chine conquérante s’offre le train le plus haut du monde

Une Chine en plein essor fait partir demain le train le plus élevé de la planète avec un passage à plus de 5 000 mètres, reliant pour la première fois par voie ferrée le Tibet, haut lieu touristique et politiquement sensible, au reste du pays. Après un deuxième vol habité dans l’espace en octobre et la fin de la construction du plus grand projet hydroélectrique au monde, le barrage des Trois gorges, en mai, le chemin de fer arrivant sur le « toit du monde » est l’occasion pour le pouvoir communiste d’exalter la fierté d’une nation en plein développement avec sa croissance à deux chiffres. Les travaux, lancés dans les années 1950 et suspendus après l’achèvement du tronçon entre Xining et Golmud en 1984, ont été relancés en 2001 avec un investissement de 33,9 milliards de yuans (près de 4,5 milliards de dollars), a indiqué jeudi le responsable du bureau chargé de la ligne au ministère des Chemins de fer, Zhu Zhensheng. À partir du 1er juillet, il sera possible de relier en deux jours Pékin à Lhassa (4 561 km), dans des wagons pressurisés, à des prix beaucoup plus compétitifs que l’avion, de moins de 50 dollars pour un « siège dur » (troisième classe), à 158 dollars pour une « couchette molle ». Ces dernières semaines, la presse, contrôlée par le pouvoir, n’a eu de cesse de vanter la prouesse technique et les records du dernier tronçon achevé en quatre ans (1 142 km), qui passe par le plateau tibétain avec son paysage de montagnes enneigées, de déserts, de sols gelés, de lacs et de prairies. Pour Pékin, ce chemin de fer, tout en étant respectueux de l’environnement, sera la clef du développement économique de l’ouest du pays, à la traîne par rapport aux provinces côtières de l’Est, grâce à un afflux de touristes et à la possibilité d’exporter plus facilement les ressources naturelles du Tibet, une région façonnée par la spiritualité bouddhiste et restée isolée jusqu’à la moitié du XXe siècle. Demain, jour de l’inauguration, les Tibétains en exil sont appelés à porter un brassard noir, en signe de deuil, et à manifester devant les consulats chinois. Le chef spirituel tibétain, le dalaï lama, n’est pas opposé à ce chemin de fer, souligne le porte-parole du gouvernement en exil à Dharamsala, ville du nord de l’Inde où le dalaï-lama avait trouvé refuge en 1959 après un soulèvement raté contre le joug de Pékin. « S’il n’y a pas de motivation politique et pas de programme politique caché, le chemin de fer sera bon pour le Tibet. C’est pour cela que Sa Sainteté le dalaï lama a déclaré qu’il fallait s’en réjouir », dit Thupten Samphel. « S’il porte atteinte à l’environnement du Tibet, s’il y a plus de colons chinois, cela aura un effet très désastreux sur la vie des Tibétains au Tibet », ajoute-t-il.

Une Chine en plein essor fait partir demain le train le plus élevé de la planète avec un passage à plus de 5 000 mètres, reliant pour la première fois par voie ferrée le Tibet, haut lieu touristique et politiquement sensible, au reste du pays.

Après un deuxième vol habité dans l’espace en octobre et la fin de la construction du plus grand projet hydroélectrique au...