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ASSOCIATION - Panarabe, culturelle et non lucrative «Al-Mawred al-Thaquafi»: la mise en commun des ressources pour un potentiel artistique accru

Parce que le monde arabe a d’indéniables références historico-culturelles en partage, parce qu’il a des affinités géographiques socio-économiques et linguistiques, la création d’une structure qui aide à la distribution des créations artistiques arabes à travers les pays de la région était nécessaire. Tisser un réseau de relations, de communications et d’échanges entre intellectuels, artistes et promoteurs de culture des quatre coins du monde arabe, dans le but de soutenir, d’encourager et de faire circuler la production artistique et culturelle de ces pays: voilà un projet qui, après avoir longuement trotté dans la tête de Basma el-Husseini, promotrice culturelle en Égypte, s’est enfin concrétisé, il y a un an, avec l’association al-Mawred al-Thaquafi (Ressource culturelle). Réunissant donc des intervenants culturels de différents pays – reconnus autant pour la qualité de leur travail que pour leur implication en faveur du développement de l’activité créatrice dans le monde arabe –, comme Ezz Eddine Gannoun (directeur de théâtre en Tunisie), Hanane Hajj Ali (comédienne libanaise et professeur de théâtre), ou encore Christine Tohmé (directrice artistique), al-Mawred al-Thaquafi s’est constituée en association culturelle, panarabe, à but non-lucratif. Ateliers et festivals À ce titre, avec les membres de l’assemblée générale (qui regroupe des écrivains, des journalistes, des metteurs en scène, des directeurs artistiques, etc., et, notamment, des représentants d’associations locales, comme Roger Assaf, responsable de Shams, ou Christine Tohmé, directrice d’Ashkal Alwane), des structures permanentes ont été mises en place pour offrir aux jeunes artistes des plates-formes de créativité. Par ailleurs, par le réseau de soutien et d’échanges, des événements ponctuels sont également organisés. Pièces de théâtre présentées dans les différents pays que couvre l’association, programmation de spectacles et notamment de festivals comprenant des pointures comme Marcel Khalifé, Toufic Farroukh ou Anouar Brahem... «Notre principal objectif est la promotion des jeunes talents et le soutien à la création dans le monde arabe», indique Basma el-Husseini, initiatrice et directrice de cette association, de passage à Beyrouth à l’occasion de la tenue, dans le cadre des activités de al-Mawred, d’un atelier scénique qui s’est déroulé du 2 au 26 juin au théâtre Tournesol. Cet atelier, baptisé Start of the Game (Début de jeu), est l’une des trois plates-formes, avec Re-Mix et Safha Gdida consacrées à la musique et à la littérature, mises en place par l’association. Il rassemble, une fois l’an, durant dix à quinze jours, une vingtaine de jeunes comédiens, un scénariste et un metteur en scène, en provenance des différents pays de la région (Liban, Syrie, Jordanie, Tunisie, Égypte, Maroc...), sélectionnés par un comité constitué de membres de l’assemblée générale, sur base de dossier d’application. Ces jeunes talents vont s’exercer et élaborer, sous la supervision d’un tuteur de renom (en l’occurrence Ezz Eddine Gannoun), une œuvre commune. «Laquelle œuvre pourra bénéficier, si nécessaire, d’une bourse de production mais également d’une bourse de tournée dans les pays arabes, accordées par al-Mawred», indique Hanane Hajj Ali, qui avait supervisé le premier travail de Start of the Game, qui s’était tenu l’année dernière au théâtre al-Hamra de Tunis. Cette association – dont une des clauses majeures est le respect de toutes sortes d’expressions, indépendamment des appartenances religieuses, ethniques, de classe ou autres – se veut un espace d’ouverture et de développement. C’est pourquoi elle se bat pour mettre les productions de qualité à la portée du plus grand nombre (les prix des billets lors des représentations défient toutes concurrences) et lutte par tous les moyens pour sortir la production artistique et culturelle arabe du marasme dans lequel la plongent les conditions socio-économiques de cette région du monde. Et, à ce titre, la directrice rappelle que si le financement de al-Mawred provient jusqu’à ce jour essentiellement des institutions et des pays occidentaux, il serait grand temps que la création d’une caisse arabe pour le soutien des arts soit enfin examinée sérieusement par les directeurs des fondations et les organismes culturels des pays concernés. «Malheureusement, ils ne répondent jamais à nos sollicitations. Et s’ils le font, c’est juste pour nous adresser leurs encouragements et leur support moral», déplore Basma el-Husseini. L’investissement dans la culture: une notion totalement absente du lexique des pays arabes. On en voit d’ailleurs les résultats! Zéna ZALZAL
Parce que le monde arabe a d’indéniables références historico-culturelles en partage, parce qu’il a des affinités géographiques socio-économiques et linguistiques, la création d’une structure qui aide à la distribution des créations artistiques arabes à travers les pays de la région était nécessaire.
Tisser un réseau de relations, de communications et...