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Afghanistan - Interdiction d’interviewer des talibans ou de critiquer les forces étrangères Inquiétude à Kaboul après des « directives » adressées aux journalistes

Des directives des autorités afghanes, attribuées aux services secrets, qui interdisent les interviews de leaders talibans ou les critiques des forces étrangères par les médias, ont provoqué un tollé parmi les journalistes et députés. Les directives en 24 points ont été distribuées au cours du week-end aux rédactions des journaux et télévisions à Kaboul. Le document, portant comme en-tête « République islamique d’Afghanistan » mais ni tampon ni signature, est largement attribué aux services secrets qui ont récemment fait le point sur ce sujet avec les rédacteurs en chef. Compte tenu de la « situation actuelle », les informations rapportées par les médias ne devraient pas « affaiblir le moral de la population et porter atteinte aux intérêts nationaux », est-il écrit sur le document, en référence notamment aux articles sur les attaques des talibans. Le document, sur lequel il est précisé qu’il n’est « pas à publier », dit qu’il ne devrait pas y avoir d’interviews de « commandants terroristes », et que sont interdites les critiques des forces de l’OTAN et des forces dirigées par les États-Unis. Les communiqués de « l’ennemi », qui présentent le gouvernement comme non islamique ou suggèrent que les forces de sécurité sont faibles, sont aussi concernés. Les articles relatant les attaques, comme les attentats- suicide ou voitures piégées, ne devraient pas être à la une des bulletins d’information. Et les anciens moujahidine – commandants de la résistance à l’invasion soviétique dans les années 80 qui ont ensuite orchestré la guerre civile – ne devraient pas être qualifiés de « seigneurs de la guerre ». Le bureau du président Hamid Karzaï a expliqué que le gouvernement avait surtout « demandé aux médias locaux en Afghanistan d’éviter de glorifier le terrorisme ou de donner une plate-forme aux terroristes ». L’OTAN a dit croire « fortement » à la liberté de la presse. « Il est tout à fait opportun que nous soyons ouverts à l’examen, au débat, à la critique », a dit le représentant civil de l’OTAN, Mark Laity. Cependant, pour beaucoup ces directives visent à intimider les journalistes de manière à ce qu’ils s’autocensurent, même s’il n’est fait état d’aucune pénalité. Le document a été distribué alors que la population est de plus en plus déprimée par l’insurrection des talibans, qui semblent s’être renforcés, et après des émeutes récentes contre la communauté internationale à Kaboul. Ces directives succèdent aussi à des informations faisant état d’intimidations sur des journalistes.

Des directives des autorités afghanes, attribuées aux services secrets, qui interdisent les interviews de leaders talibans ou les critiques des forces étrangères par les médias, ont provoqué un tollé parmi les journalistes et députés. Les directives en 24 points ont été distribuées au cours du week-end aux rédactions des journaux et télévisions à Kaboul.
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