Nucléaire - Solana rencontrera les dirigeants iraniens d’ici au 6 juillet Téhéran sommé de répondre à l’offre internationale avant le sommet du G8

De hauts responsables iraniens vont rencontrer d’ici au 6 juillet le haut représentant de la diplomatie européenne Javier Solana, alors que Washington veut une réponse rapide de l’Iran à l’offre des grandes puissances impliquant une suspension de son enrichissement d’uranium, de préférence avant le sommet du G8. Parallèlement, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a réaffirmé hier le droit de son pays à maîtriser le cycle du combustible nucléaire. «Le cycle du combustible nucléaire appartient à tous les Iraniens et chacun a le droit de l’utiliser. Le peuple entier insiste pour que nous conservions ce droit », a dit le président iranien. Il a répété aussi que la République islamique ne « reculera pas d’un iota sur ses droits », en laissant à nouveau entendre que Téhéran n’avait pas l’intention de suspendre son enrichissement d’uranium. La veille, il avait annoncé que l’Iran donnerait une réponse vers la fin du mois iranien de Mordad, qui s’achève le 22 août, à l’offre des grandes puissances pour qu’il suspende cet enrichissement. Or ces dernières (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) ont signifié à l’Iran, en lui présentant leur offre le 6 juin, qu’elles attendaient une réponse beaucoup plus rapide. Un premier signal de l’Iran sur ses intentions pourrait survenir lors de la rencontre entre les dirigeants iraniens et M. Solana, qui a présenté l’offre des grandes puissances à Téhéran. « Nous aurons une réunion avec M. Solana d’ici au 15 du mois (iranien) de Tir », soit le 6 juillet, a dit à l’AFP un haut responsable iranien, en précisant que le lieu de la rencontre n’était pas encore fixé. À Bruxelles, M. Solana a espéré pouvoir rencontrer le négociateur iranien sur le nucléaire, Ali Larijani, « dans les prochains jours, probablement la semaine prochaine ». Car mercredi, le président américain George W. Bush a jugé que la mi-août « semble affreusement longue pour une réponse raisonnable ». Il a répété que les Iraniens avaient des « semaines, et non pas des mois » pour se décider. Peu après, le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a fait porter aux États-Unis la responsabilité de cet empressement visible des grandes puissances à obtenir une réponse. « Le président Bush ne peut et ne doit pas être pressé », a dit M. Mottaki. Mais cette appréciation a été minée hier par l’appui de Paris à la déclaration de M. Bush. « Dans notre esprit, c’est une affaire de semaines, pas de mois », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi. Même la Chine a semblé apporter un soutien mesuré au président américain sur la nécessité d’une réponse rapide, par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Jiang Yu. « Nous pensons qu’une reprise des négociations le plus rapidement possible sur le problème nucléaire iranien est l’aspiration commune de la communauté internationale », a dit Mme Yu. Idéalement, les grandes puissances attendaient une réponse pour le 29 juin, quand se réuniront à Moscou les ministres des Affaires étrangères du G8, pour préparer un sommet de cette organisation prévu à Saint-Pétersbourg du 15 au 17 juillet. Une réponse de l’Iran avant ces dates « aiderait », a estimé hier le conseiller américain à la Sécurité nationale, Stephen Hadley. Pour sa part le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a dit s’attendre à une réponse de l’Iran après le sommet des pays les plus industrialisés. Téhéran examine « très sérieusement » l’offre qui lui a été faite, a dit M. Annan à l’issue d’un entretien avec M. Mottaki.