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France - Le Premier ministre a présenté hier ses excuses à François Hollande Villepin, accusé de multiplier les crises, est lâché par son camp

Le Premier ministre français Dominique de Villepin, de nouveau dans la tourmente après s’en être pris au chef de l’opposition socialiste, est accusé de susciter crise sur crise, et les appels à sa démission émanent désormais de son propre camp. Au plus bas dans les sondages et fragilisé par une succession presque ininterrompue d’épreuves ou de maladresses depuis sa nomination il y a un an, M. de Villepin, un fidèle du président Jacques Chirac, a déclenché mardi une nouvelle tempête en accusant de « lâcheté » le chef du Parti socialiste, François Hollande, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale. En embuscade à 10 mois de la prochaine élection présidentielle, l’opposition de gauche s’est aussitôt emparée de l’incident, considéré comme étant d’une exceptionnelle gravité à l’aune des coutumes de la vie politique française. Après une véritable bronca des députés socialistes criant à M. de Villepin : « Dehors ! démission ! », la séance a été interrompue. Et M. Hollande a exigé des excuses publiques. Chose faite hier : M. de Villepin a présenté ses excuses à M. Hollande, cherchant à clore le vif incident. Dès l’ouverture de la séance des questions au gouvernement, le Premier ministre s’est adressé au numéro un socialiste. Sans prononcer le mot d’excuses, il a toutefois fait amende honorable, regrettant et retirant ses propos de la veille. « Permettez-moi, au début de cette séance, de me tourner vers vous, M. Hollande. J’ai dénoncé hier une attitude, en aucun cas je n’ai voulu me livrer à des attaques personnelles que je condamne », a-t-il lancé. « Si certains mots vous ont personnellement blessé, je le regrette et je les retire », a-t-il déclaré sans ambages. Plus grave pour le Premier ministre, de nombreux élus de la majorité de droite ont également vivement réagi, avec au premier rang les alliés du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, chef du parti UMP au pouvoir. Grand favori de son camp pour la présidentielle, celui-ci craint que l’ensemble de la droite ne fasse les frais électoraux de l’attitude de M. de Villepin au moment où la socialiste Ségolène Royal s’envole dans les sondages de popularité. Affaibli par une série de crises qui ont secoué le pays, de la rébellion contre le nouveau contrat-jeunes (CPE) finalement abandonné jusqu’au scandale d’État Clearstream dans lequel il est soupçonné d’avoir voulu nuire à M. Sarkozy, M. de Villepin a vu ses soutiens dans son propre camp s’étioler de manière spectaculaire. Et les demandes de démission se multiplient désormais dans son camp, où l’on en appelle publiquement à M. Chirac qui, pour le moment du moins, garde le silence. « Le président de la République ne peut pas ne pas constater la situation de crise dans laquelle le Premier ministre l’enfonce. Un remaniement est absolument indispensable », a affirmé le député sarkozyste Hervé de Charette après l’incident au Parlement. Christine Boutin, députée UMP, a elle aussi estimé que M. de Villepin « doit s’en aller » car il accumule « crises et erreurs de gestion ». « Les députés ont peur qu’à force d’accumuler les erreurs, on fasse gagner Ségolène Royal ou quelqu’un d’autre. On n’a pas les moyens de se payer une bévue par semaine au minimum. Il faut arrêter », a renchéri un autre élu de droite, Alain Gest. Le président du groupe UMP, Bernard Accoyer, a toutefois minimisé ces critiques. « C’est la fin de la session, chacun est fatigué. Il peut y avoir un certain nombre d’expressions qui vont au-delà de ce que certains veulent dire », a-t-il dit. Déjà, lors d’un vote en mai sur une motion de censure déposée par les socialistes, plus de la moitié des 354 députés de la majorité avaient manifesté leur défiance en désertant l’hémicycle au moment du discours de M. de Villepin. Signe de son extrême fragilité politique, chaque projet dont il paraît l’initiateur est maintenant contesté, comme la fusion entre les groupes Suez et Gaz de France, qui a été bloquée par les députés UMP. « Les députés de la majorité sont des polytraumatisés », écrivait hier le journal Le Figaro (droite). « Ces derniers mois, ils ont subi coup sur coup la catastrophe du CPE, les drames de Clearstream et l’amnistie de Guy Drut », député UMP, ancien champion olympique du 110 mètres haies et ami de Jacques Chirac. M. de Villepin, estime le journal, tient encore « par la volonté de Jacques Chirac qui lui maintient sa confiance ». « Dominique de Villepin est son propre bourreau », assurait pour sa part le quotidien Libération (gauche), ajoutant : « C’est plus fort que lui », à « la première occasion, comme défié dans son orgueil et ses certitudes, il cherche à en découdre ».

Le Premier ministre français Dominique de Villepin, de nouveau dans la tourmente après s’en être pris au chef de l’opposition socialiste, est accusé de susciter crise sur crise, et les appels à sa démission émanent désormais de son propre camp.

Au plus bas dans les sondages et fragilisé par une succession presque ininterrompue d’épreuves ou de maladresses depuis sa...