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Actualités - CHRONOLOGIE

ENCHÈRES - Vente de l’art contemporain international chez Christie’s, à Dubaï L’art libanais se porte bien, très bien même...

C’est à Dubaï qu’a eu lieu la vente aux enchères organisée par Christie’s regroupant des œuvres modernes et contemporaines où les noms des artistes libanais et arabes figuraient à côté d’autres internationaux, indiens, iraniens ou encore américains. Cet événement, une première du genre, qui a su générer une interaction avec le marché international, est un pied de nez aux détracteurs et à tous ceux qui ne croient pas que l’art libanais se porte bien et même très bien. Parmi les œuvres adjugées à plusieurs dizaines de milliers de dollars, jamais des toiles signées par des Libanais n’avaient atteint ces estimations et vendues à ces prix au cours d’une vente aux enchères. Organisée entièrement par Christie’s, cette vente avait été bien élaborée auparavant auprès des collectionneurs locaux. Le Liban, lui, bien représenté à Dubaï par quatre de ses galeristes, l’a été également par la diversité de ses artistes... «C’est la première fois qu’on titillait le marché international de l’art, confie Saleh Barakat (Agial). Trois tentatives avaient été effectuées il y a quelques années, auprès de Sotheby’s ou de Bonnams, mais ce qu’il y a à retenir cette fois c’est qu’on pouvait voir Abboud ou Guiragossian côtoyer Warhol et Sam Francis dans le même catalogue.» «Impressionnante, s’accordent à dire Amale Traboulsi, Nadine Begdache et Alice Mogabgab, ainsi que M. Saleh Barakat, présents à la vente. Impressionnante par l’organisation, par le professionnalisme de Christie’s, par le nombre de collectionneurs et par la montée en flèche des prix des œuvres.» «C’est la première fois qu’on assiste à ce phénomène», dit Amale Traboulsi, tout en soulignant que ce ne sont certainement pas les collectionneurs libanais qui ont causé cette hausse des prix. Et pourtant! Les résultats sont là et évidents. Un Guiragossian adjugé à plus du double de son estimation initiale, celle-ci comprise entre 12000 et 18000$; un Abboud conforté dans l’estimation des siens et d’autres toiles comme celles d’Huguette Caland ou d’Hannibal Srouji cotées à leur juste valeur internationale. «Ce n’est pas la reconnaissance qu’on cherchait à travers cette vente, car l’art libanais et arabe est déjà, à nos yeux, au-dessus de tout soupçon, affirme Barakat, mais bien l’estime d’un public amorphe et adoubant tout ce qui vient de l’étranger.» C’est ce que semble affirmer Nadine Begdache, qui, en admettant que le choix de Christie’s était judicieux, s’est pourtant plainte de la pusillanimité des collectionneurs qui ne font aucun effort pour aider les galeries dans leur travail. «Est-ce qu’il s’agit uniquement d’un manque de confiance ou plutôt de maturité? se demande Begdache. On aimerait croire que cette expérience aura été bénéfique pour l’avenir.» Amale Traboulsi, elle, semble très sceptique quant à la possibilité d’une prochaine fois. «Après des années passées à soutenir nos artistes, je suis déçue par la réaction de nos collectionneurs qui ont manqué de patriotisme, surtout par rapport aux Indiens et aux Iraniens qui, eux, ont fait preuve d’un esprit avisé et entrepreneur. Il faudrait, dès lors, un changement radical des mentalités», dit-elle. Pour sa part, Alice Mogabgab considère que «si Dubaï a été un carrefour et que les Libanais y ont dépassé les prévisions, on devrait se presser la prochaine fois et sortir plus souvent les artistes de ce pays de leur contexte pour ne pas se laisser devancer par les autres.» «Nous espérons que cette vente réalisée par Christie’s soit le prélude à d’autres et que nous puissions, en tant que représentants de l’art au Liban, contribuer à hisser haut ce dernier, conclut Saleh Barakat. Il s’agit d’abord d’avoir confiance dans notre potentiel artistique, de se débarrasser de tous les complexes acquis à l’égard du made in Lebanon et ensuite persévérer dans la tâche qui nous est échue.» Colette KHALAF
C’est à Dubaï qu’a eu lieu la vente aux enchères organisée par Christie’s regroupant des œuvres modernes et contemporaines où les noms des artistes libanais et arabes figuraient à côté d’autres internationaux, indiens, iraniens ou encore américains.
Cet événement, une première du genre, qui a su générer une interaction avec le marché international, est un pied...