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Népal - Fin de la clandestinité des rebelles maoïstes L’espoir d’une véritable paix se dessine à Katmandou

«Historique », « Grand bond en avant » : l’accord entre le gouvernement népalais et la rébellion maoïste était largement salué samedi par la presse, symbolisant la fin de la mise au ban des rebelles et l’espoir d’une véritable paix dans le royaume déchiré par 10 ans de guerre. L’accord a été annoncé vendredi au terme d’une entrevue inédite dans la capitale népalaise entre le Premier ministre Girija Prasad Koirala et le chef des maoïstes, Pushpa Kamal Dahal, alias Prachanda (« le féroce »). Ce texte en 8 points prévoit l’élection d’une Assemblée constituante chargée de réviser la Constitution du Népal, la dissolution de l’actuel Parlement et la mise en place d’un gouvernement intérimaire intégrant des responsables maoïstes dans un délai d’un mois. « C’est une étape très positive, et cela démontre que le gouvernement et les maoïstes ont la volonté de résoudre la crise politique », a estimé Raghuji Pant, l’un des dirigeants du Parti communiste du Népal (marxiste-léniniste unifié). Les parties sont également convenues de solliciter l’assistance de l’ONU pour entamer le processus de désarmement des rebelles. Les insurgés avaient soumis le dépôt de leurs armes à l’élection d’une Assemblée constituante. Deux précédentes tentatives avaient échoué pour arracher un accord de paix depuis le lancement, en 1996, de l’insurrection maoïste qui vise à l’abolition de la monarchie et qui a fait plus de 12 500 morts. Toutefois, certains responsables politiques se montraient plus réservés sur la mise en place de l’accord et les possibles chausse-trapes qu’il recèle : « L’accord destiné à ramener la paix est très encourageant, mais il reste encore beaucoup de défis », a estimé Ram Chandra Poudel, le secrétaire général du Congrès népalais, le plus grand parti politique du royaume. « Le gouvernement doit progresser très prudemment et éviter les décisions brouillonnes », a-t-il ajouté. Dans la capitale, certains habitants saluaient samedi ce rapprochement historique, mais demeuraient également réservés : « L’accord est positif, mais on ne devrait pas immédiatement prendre pour argent comptant ce que disent les maoïstes », jugeait Kedar Prasad Humagain, un épicier de 32 ans. « Ils n’ont pas totalement cessé les extorsions, les intimidations et autres activités violentes », a-t-il ajouté. Jadis ennemis jurés, partis et guérilleros se sont rapprochés à la faveur du coup de force du roi Gyanendra qui s’était arrogé les pleins pouvoirs le 1er février 2005. Les maoïstes avaient alors formé une alliance informelle avec les partis pour mettre fin aux pouvoirs extraconstitutionnels du souverain. Après trois semaines de manifestations populaires, le monarque avait accepté fin avril la mise en place d’un gouvernement d’opposition et le rétablissement du Parlement démocratiquement élu. Les rebelles maoïstes avaient signé dans la foulée un cessez-le-feu avec le gouvernement et convenu d’élire une Assemblée constituante chargée de réviser entièrement la Constitution de 1990.
«Historique », « Grand bond en avant » : l’accord entre le gouvernement népalais et la rébellion maoïste était largement salué samedi par la presse, symbolisant la fin de la mise au ban des rebelles et l’espoir d’une véritable paix dans le royaume déchiré par 10 ans de guerre.
L’accord a été annoncé vendredi au terme d’une entrevue inédite dans la capitale...